Portraits

Luc Lombardy, escale à “Fufu”

Arrivé du Cannet, Luc Lombardy a rejoint cet été Furdenheim et espère accrocher le maintien en Nationale 2.

Ses baskets, Luc les a portées à de nombreux endroits sur cette Terre. A la base pourtant, il les a enfilées une première fois, un peu par hasard. Très grand très tôt, il passe de la danse africaine au basket, pour ne (presque) plus quitter ce sport. De Nevers, où il a grandi à partir de l’âge de six ans, il rejoint le centre de formation de l’Elan Chalon. Une saison en minimes France avant de partir éclore du côté de l’ASVEL.

Je suis resté quatre saisons à Lyon. J’aurais peut-être dû faire une année espoirs en plus, mais je souhaitais me consacrer à mes études. A la sortie du centre, j’ai signé en Nationale 3, à Décines. Surtout pour retrouver du plaisir dans le basket”. Car ce goût, il l’a quelque peu perdu dans la cité des Gones : “Il y avait toujours cette hiérarchie qu’il était difficile de bouger. Tu pouvais te donner à fond, mais tu restais à ta place. C’est un peu ce système qui m’a beaucoup déçu”. Sa frustration, il la dépasse tout d’abord en Nationale 3, puis de l’autre côté de l’Atlantique. 

Quitter la France ? Pas loin d’une formalité : “Je suis parti dès l’âge de 13 ans de chez moi. Tu prends l’habitude, et puis avec tous les moyens de communication que nous avons aujourd’hui, ça aide”. Pourtant, son coach à la Thetford va quelque peu casser les codes que le natif d’Aix-en-Provence a connu jusqu’ici : “il était dur, vraiment dur. Parfois, on se retrouvait à s’entraîner à quatre heures du matin. Il n’y avait pas de relâchements possibles. Par exemple, lorsque nous étions fatigués, nous ne pouvions pas mettre les mains sur les genoux. Les entraînements étaient très physiques et ces charges, il fallait les encaisser”.

Pionnier français au Brésil

Cette expérience malgré tout le forge et lui permet “de découvrir d’autres cultures”. La suite se passe du côté des Etats-Unis, dans le Wyoming : “c’était mon coach au Canada qui m’a aidé à intégrer ce JuCo (Junior College)”. Malgré des offres pour évoluer en NCAA Division 1, il reste deux ans au Northwest College, y rencontre sa future femme Domenica, puis franchit le cap du monde professionnel, sans une franche réussite pour son premier essai : “Je suis parti en Espagne, aux Canaries. Je découvrais le monde professionnel et ne savais pas trop comment gérer toute cette partie là. Le cadre de vie était incroyable sauf qu’au niveau basket, c’était beaucoup plus compliqué. J’ai rapidement mis un terme à cette expérience”.

La prochaine direction est plus surprenante, quoique. Avec sa femme, ils rejoignent le Brésil. Lui à Brasilia,la capitale, elle à Rio. Onze heures de route entre les deux villes mais surtout, Luc est le premier français à évoluer au sein du championnat de première division locale. Une belle expérience, même s’il a dû fournir de nombreux efforts : “Peu de gens parlaient anglais. Le coach, le kiné, … j’ai dû très vite apprendre le portugais pour pouvoir échanger avec eux”. Niveau basket, il compare le championnat à un mix, “entre la N2 et la Betclic Elite. Lors de mon passage, il y avait des joueurs comme Barbosa, Verajao ou encore JP Batista, passé par Le Mans. C’est moins aérien, mais plus physique. Ils utilisent beaucoup plus leurs bras dans le jeu…”. 

Au-delà de cela, Luc garde encore d’autres souvenirs, bons, “comme lorsque nous avons joué en Argentine. J’ai pu voir du pays en disputant des tournois inter-ligues” et moins bons : “C’est globalement un pays plus dangereux que la France. Puis avec la pandémie de COVID, les côtés sanitaires et financiers sont devenus plus compliqués”. De retour en France, il rejoint Longueau (N2), pour … six petits matchs, la saison étant à nouveau écourtée. Malgré tout, les statistiques étaient au rendez-vous (près de 15 points de moyenne par match). Il rejoint alors le Cannet, pour une saison qui se conclut avec une relégation.

Un maintien à chercher

Depuis cet été, Luc est lié à Furdenheim, “un club familial, où tout le monde est là pour tout le monde”. L’objectif en rejoignant l’Alsace est simple, aider “Fufu” à obtenir le maintien. C’est d’ailleurs autour de cela que les premiers échanges entre Luc et Julien Boudeville ont porté : “il m’en a de suite parlé, me disant que ce serait compliqué à chercher. Mais nous y croyons. Nous savons que nous avons les moyens d’y arriver”. 

La saison passée, Furdenheim avait dominé sa poule de Nationale 3 : “il a fallu se remettre dans le bain de la Nationale 2. Certains de mes coéquipiers n’avaient pas encore connu ce niveau, d’autres y avaient joué il y a quelques saisons. En Nationale 2, tu as beaucoup moins le droit à l’erreur et en général, tu les payes de suite”.

D’un point de vue comptable, Furdenheim a redressé la barre en cette fin d’année. De beaux succès face à Metz, Charleville-Mézières ou encore Holtzheim en coupe de France permettent de croire (légitimement) au maintien : “Nous sommes plus performants depuis quelque temps. En janvier, on reprend à Cambrai, un adversaire direct. Nous savons que c’est un match important pour la suite. L’emporter nous permettrait d’être plus sereins pour la suite en vue du maintien”. A Furdenheim en tout cas, les supporters comptent sur l’expérience de Luc pour atteindre ce bel objectif.