Iann Bensaada, une dernière année bien « Rodez »
Originaire de Colmar, Iann Bensaada a évolué dans des clubs autour de sa ville natale pendant presque toute sa carrière. Depuis l’an dernier, il a toutefois mis le cap sur Rodez, dans l’Aveyron.
Un choix qui peut paraître osé, surprenant ou alors audacieux. Au sortir d’une année où Iann a passé le plus clair de son temps avec le groupe de Nationale 1 de « KB », il choisit de s’en aller, à presque 800 kms de là. Direction l’Aveyron et Rodez, où une place en prénationale l’attend. Une destination trouvée avec un peu de hasard à l’issue d’une saison au troisième échelon national : « je souhaitais avant tout retrouver du temps de jeu. Evoluer en Nationale 1 a été quelque chose d’incroyable pour moi. C’était un de mes rêves depuis tout petit de jouer à un tel niveau. Je l’avoue, après le confinement, ce n’était pas dans mes objectifs, mais c’est arrivé donc tant mieux. Après, je n’avais pas forcément prévu de partir aussi loin. Une annonce postée sur un réseau spécialisé et le coach du club m’a contacté et présenté leur projet de manière très détaillée. Ça m’a donné envie et je n’ai pas hésité plus longtemps ».
Un peu tout de même, Iann l’avoue : « C’est vrai que j’ai laissé tout le monde ici, mes amis, ma famille. Mais c’est un nouveau défi à relever et je trouvais ça sympa ». Car c’est là la première fois qu’il quitte l’Alsace, pour de vrai : « Durant ma carrière, j’ai joué une année à Jura-Salins. Ce n’est pas en Alsace, même si c’est bien plus proche que Rodez. Et comme nous avions neuf équipes du coin dans la poule, je revenais en Alsace presque toutes les deux semaines ». Pas encore suffisant pour réellement le dépayser.
A KB de la prénat’ à la NM1
Après son expérience à Salins (où il a évolué en Nationale 3, comme à Dessenheim), Iann retrouve Kaysersberg. Un club où il est déjà passé, à l’époque où les Vignerons évoluaient encore en Nationale 2. Mais cette fois, le rôle de l’intérieur colmarien est tout autre : « je pouvais potentiellement être une rotation de Sreten à l’intérieur », tout en jouant aussi avec l’équipe de prénat’, elle aussi à la recherche d’un « grand ». Les choses deviennent encore plus sérieuses après une double-confrontation face à Holtzheim : « les deux équipes réserves devaient se rencontrer avant le match entre les premières. Je joue mon match et Fabien (Drago) vient me voir et me demande si je peux disputer une deuxième rencontre dans la foulée avec la NM1 ».
Ensuite, c’est la blessure de Melvyn Govindy qui pousse Iann à revenir auprès du groupe professionnel, avant que sa présence aux entraînements ne devienne régulière : « Comme il y a possibilité d’inscrire 12 noms sur une feuille de match, j’étais présent aux matchs à domicile. Mon premier déplacement a été à Boulogne ». Malgré son âge (27 ans à ce moment-là), Iann est considéré comme un « jeune » en Nationale 1 : « J’essayais de faire les choses bien et simplement. J’étais un peu sur la retenue et j’avais un peu d’appréhension. J’évoluais à un niveau plus élevé que celui que j’avais connu et je faisais en sorte que cela ne se remarque pas ».
Retour en Nationale 3 avec Rodez
Il participe ainsi au maintien de KB en Nationale 1 avant, comme indiqué plus haut, de s’en aller du côté de Rodez, vivre une nouvelle vie. Malheureusement, un coup dur personnel le rattrape rapidement, « j’ai eu un gros coup de mou en septembre, avant de me blesser pendant deux mois en janvier ». Mais dans ces moments compliqués, Iann était bien entouré. Par ses coéquipiers ou encore ses collègues, il retrouve la route des parquets et avec Rodez, celle de la Nationale 3 : « c’était notre objectif en début de saison. C’est d’ailleurs ce que j’avais indiqué au coach avant de venir. Durant toute la saison, nous avons été sérieux et solides pour réaliser ce bon parcours ».
La trentaine arrivant, Iann sait aussi que ses années basket commencent à être comptées. Mais pas de panique, lui a déjà son idée : « Je commence à préparer mes diplômes d’entraîneur. Mais tant que je pourrai jouer, je serai sur les parquets ». Ce qui ne l’empêche pas non plus d’être actif au sein de son club : « j’entraîne et j’essaie d’être présent le plus possible auprès de l’association. Je viens faire la table de marque quand il faut, entre autres ».
Avec en but ultime, « redorer le blason d’un club qui a connu de gros problèmes il y a quelques années ». Et revoir Rodez et Iann en Nationale 3 est déjà une belle première étape.
Owen Houlès Photographie


