Hattmatt, à l’assaut de la prénationale

Au terme d’une très belle phase retour, Hattmatt a (enfin) décroché son billet pour la prénationale.

Deux décennies que le club attendait cela. Et à force de persister, cela a fini par payer, Hattmatt fait enfin partie de l’élite régionale. Jean-René Huck, l’entraîneur, n’a heureusement pas dû attendre aussi longtemps. Quatre ans seulement, mais les précédentes tentatives ne l’ont jamais découragé : « Cela fait maintenant quatre saisons que je suis au club. A mon arrivée, le club cherchait un entraineur diplômé et je n’habitais pas loin. Je connaissais déjà du monde et les choses se sont faites ainsi. Si j’ai choisi de rester à Hattmatt, c’est grâce à un tout je dirais. Ici, le niveau est étonnant. C’est un petit village, mais avec une sacrée ambiance, C’est assez dur de venir jouer contre nous. Le public met beaucoup d’ambiance et en fin de saison, nous avons rempli les salles ».

Comme le coach le dit, il peut s’appuyer sur un groupe de talent pour mener à bien sa mission : « En termes de jeu, c’est très homogène. Souvent, tu as besoin plus précisément de tel ou tel poste. Ici, tu as tout. Nous avons des grands, des coureurs, des shooteurs, des meneurs d’hommes. Pour le travail, c’est agréable et tout le monde est présent à l’entrainement. Le tout, dans une ambiance qui reste top. Les joueurs ne se prennent jamais la tête. Travailler dans une telle ambiance est un luxe ».

Un groupe uni

Et dans ce groupe, son président. Julien Ernst, présent au club depuis tout petit, a certes repris la présidence voilà quelques années mais n’a pas pour autant rangé les baskets au fond du placard. L’amour de ce sport, sans doute, mais encore plus sa relation avec ses autres coéquipiers ont gardé l’ascendant : « Nous entretenons entre nous plus une relation de copains que de président-joueurs ». Une entente que l’entraîneur met lui aussi en avant : « Les joueurs écoutent les anciens. L’esprit du groupe est sain. Ça nous permet d’avancer. Chaque année, j’intègre des joueurs extérieurs, mais je les choisis avec soin pour qu’ils collent à cet état d’esprit. Cette saison, nous avons deux jeunes qui viennent de loin. L’environnement les a aidé à réaliser un bon championnat ».

Voire même plus avec la montée et le titre de Régionale 2. Cet objectif n’était pourtant pas fixé en l’état en début de saison. Jouer les premiers rôles, oui, pour pourquoi pas se classer derrière des équipes comme Saint-Joseph 2 ou Geispolsheim 2 : « Nous ne nous sommes jamais dit : on va terminer premiers. Dans un coin de notre tête, bien sûr que nous voulions monter, mais il y avait des grosses équipes en face. Alors nous avons visé le haut de tableau, en prenant match par match et voilà comment nous avons avancé. Je ne pense pas que beaucoup de monde nous aurait classé premiers en début de saison », indique Jean-René. « Avec trois défaites lors des sept premiers matchs, la donne s’est très vite compliquée. Notre phase retour en revanche a été parfaite. C’est ce qui nous a permis de finir premier », ajoute le président.

Attaque de feu

Avec plus de 90 points marqués en moyenne – 1999 au total sur la saison –  cela prouve que l’équipe construite cette saison était la bonne : « Avant, il y avait une dépendance à un voire deux joueurs. Avec les trois arrivées d’intersaison, nous avons trouvé plus de stabilité et avions bien plus d’armes. Nous avons aussi travaillé avec les jeunes du club. Ils proposent du bon basket mais préféraient encore donner la balle aux plus expérimentés. Cette année, au contraire, le danger pouvait venir de partout ».

Parmi les tournants de la saison de la formation à l’orée du pays de Hanau, il y a cette défaite fondatrice du côté de Gries en février : « Face au BCGO, avec trois absents et un joueur tout juste de retour de blessure, nous nous inclinons après prolongations. Nous étions déçus de la défaite, mais cela nous a donné de la confiance. Par la suite, nous avons réussi à arracher plusieurs matchs serrés qui n’auraient pas tourné en notre faveur auparavant ».

Une dernière marche manquée en coupe d’encouragement, avant la bonne

Pour couronner son beau parcours cette saison, Hattmatt a même eu la possibilité d’ajouter un second titre en coupe d’encouragement. Face à Lingolsheim, les protégés de Jean-René Huck, tenants du titre de la compétition en … 2019, se sont inclinés après prolongations. Avant de se rattraper face à Sainte-Marie-aux-Chênes en finale Grand-Est de Régionale 2 : « Avant la finale grand est, oui, nous aurions pu penser que c’est une déception de s’incliner. Mais la défaite face à Lingolsheim nous a servi pour la finale Grand-Est. Les joueurs avaient vraiment envie de se reprendre. Ne pas avoir réalisé le triplé, c’est pour moi plus un mal pour un bien et cela n’enlève en rien à notre excellente saison. Car je le rappelle, mais on ne s’attendait pas à tout ça en début de saison ».

Les grands chantiers

Désormais, les regards se tournent vers la prochaine saison. Ou « le prochain challenge », comme le précise Julien Ernst : « Préparer la prénationale est le prochain challenge du club. Nous allons devoir nous structurer, surtout au niveau du sponsoring. Nous sommes un club d’un petit village. Il faut évoluer pour suivre le rythme. Nous allons prochainement nous rencontrer avec le comité pour mettre des choses en place et travailler sur la suite ». Côté sportif, le coach le sait, « peu de joueurs ont l’expérience de ce niveau. Les débuts seront peut-être compliqués. Mais je ne vais pas dénaturer le groupe. Les joueurs qui viendront devront s’intégrer au groupe. Nous souhaitons ajouter de l’expérience au groupe, avec un peu plus de gabarit car il nous manque du poids et de la puissance dans la raquette. Mais je le répète, nous ferons très attention à ce que les joueurs soient dans le même mood que le reste du groupe. C’est ce qui nous fait bien vivre ». Et gagner.

Les supporters aussi attendent la suite, eux qui seront ravis d’accueillir de belles formations dans leur « chaudron » : « Notre salle sera un atout, c’est sûr. Venir gagner ici est toujours délicat et ce sera aussi grâce à eux si nous y arriverons », affirme Julien. Qui ajoute, côté objectifs, « l’année sera réussie si nous parvenons à nous maintenir. Nous espérons aussi des retombées positives pour le club. Les dernières années du côté des jeunes ont été difficiles, mais nous nous accrochons ».

Hattmatt n’est peut-être pas la ville la plus connue dans le basket alsacien, mais désormais, il faudra compter avec eux.

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