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Pauline Lithard, retour sur sa saison

Capitaine du navire Saint-Amand, Pauline Lithard portera encore les couleurs nordistes l’an prochain.

Un maintien assuré tôt face à des Playoffs manqués de peu. C’est un peu comme voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. A son arrivée dans le Nord en fin d’année 2020, Pauline aurait certainement répondu à cette question avec un verre à moitié plein. Certainement. Pourtant, à l’issue de l’exercice 2021-2022, il s’en est fallu de peu pour la SAHB n’accède à nouveau aux Plyaoffs. Las, ce sont les Playdowns qui ont été au menu du club.

Malgré cela, Pauline garde à l’esprit la bonne saison du club : « Collectivement, la saison a été très bonne. Nous avons très vite acquis le maintien. Nous avons remporté beaucoup de matchs à domicile devant nos bénévoles, nos partenaires et nos supporters. Le groupe a été top avec des filles sérieuses ».

Changement de coach après deux journées

Et pourtant, tout aurait pu très vite basculé. Après deux journées, le nouvel entraîneur Philip Metsdagh s’en est allé pour des raisons personnelles : « c’était une situation compliquée. Bien sûr, nous aurions préféré l’éviter mais il faut la comprendre. Le basket est important mais certaines choses le sont encore plus. Frédéric Daguenet, son assistant, a alors repris le groupe et a bien géré ce passage. Il évoluait déjà au sein du groupe et a ainsi pu voir ce qui fonctionnait, ou non. Il a gardé le fond de jeu tout en y apportant des petites choses pour mieux huiler le tout ».

Les résultats ont suivi, malgré quelques dynamiques contraires durant la saison : « le changement a eu lieu en début de saison. Il restait encore beaucoup de choses à voir et nous l’avons fait avec Frédéric. Le groupe a été très professionnel et s’est très vite remis au travail ». Le bilan final, 8 victoire pour 14 défaites, à un succès des septième et huitième places, qualificatives en playoffs mais aussi en coupe d’Europe.

Des hauts et des bas

Côté regrets, les défaites à Lattes-Montpellier (70-67), à Lyon (76-74 a.p.) ou face à Villeneuve-D’Ascq (60-63) ont compté lors du décompte final : « C’est un peu un coup dur de ne pas avoir pu accrocher mieux. Cela aurait été génial pour le club et notre travail. Sur certaines rencontres, nous perdons un peu nos repères. Notre force, c’est notre collectif et lors de certains matchs clés, nous n’avons pas réussi à jouer de manière aussi fluide que d’habitude. Finalement, nous disputons les Playdowns. C’était intense, deux matchs par semaine, avec des déplacements aux quatre coins de la France. C’est une autre dynamique car on y lutte pour le maintien, c’est une autre pression ».

Pour une dixième année de carrière en LFB, accrocher les Playoffs aurait été un joli cadeau pour Pauline. Une décennie de présence au plus haut-niveau français, ce n’est pas rien, mais cela n’empêche pas non plus de connaître quelques coups de mou. Et ce, malgré son expérience : « Cette saison, j’ai été en-deça de ce que j’ai pu proposer avant. J’ai apporté, mais d’une manière différente. J’ai connu une petite baisse de moral. Dans une carrière, il y a parfois des dynamiques inverses. Sans que l’on puisse réellement l’expliquer. Il faut l’accepter et travailler dessus. Heureusement, le groupe a été patient et bienveillant avec moi. J’ai hâte en tout cas de pouvoir travailler de mon côté pour revenir à fond la saison prochaine ».

Nouvel environnement

La saison prochaine, Pauline la vivra toujours avec la tunique verte sur les épaules. Mais l’environnement, lui, devrait bien changer. L’entraîneur Frédéric Daguenet est remplacé par Julien Pincemin en provenance du Champagne Basket. Côté effectif, elles ne seront plus que deux de cette saison. Un nouveau départ en quelque sorte, même pour celles qui restent : « ce sera un départ à 0 et il est difficile de dire comment cela va se passer. Il faudra être patient, si les résultats ne suivent pas de suite et ne pas s’enflammer si on réalise de gros coups. Le groupe de cette année était très soudé et il faudra retrouver cet état d’esprit pour y arriver. Ce cheminement sera important mais nous aidera à y arriver ».

En tant que capitaine, Pauline occupe aussi ce rôle de relai. Du coach, mais également pour le club en véhiculant ses valeurs : « Julien est un jeune coach qui apprend. Tout en humilité et en restant à ma et avons donc certains devoirs aussi. Que ce soit sur le terrain, à travers l’exemplarité ou la combativité, ou vis-à-vis du club. Cette année, le groupe a eu cette chance d’avoir plusieurs leaders. Lorsqu’une se sentait moins bien, d’autres prenaient le relai. C’est aussi ce qui a fait que cela a marché et je sais que le club compte sur moi pour continuer à garder cet état d’esprit ».

Un long été de travail

Avant de se mesurer à nouveau aux meilleures joueuses françaises sur les parquets de LFB, Pauline va connaître une longue pause. A ne pas confondre avec des vacances. Championnat du monde oblige, la reprise du championnat sera en fin octobre. D’ici là, « je vais essayer de toucher le ballon bien sûr, mais j’en profiterai pour faire du sport plaisir avant tout ». Randonnées, courses à pieds, natation, de quoi rester active tout en pensant à autre chose que le basket. « Puis, il y aura les camps avec Léo Westermann et Nicolas Lang et je travaillerai avec un préparateur physique. Plus on se rapprochera du début de saison, plus je changerai vers le basket pour être prête fin octobre ».

Crédit photo : Saint-Amand Hainaut-Basket