Portraits

Malik Hoffmann, un alsacien à Menton

Formé à Eschau avant de grandir avec le BC Souffelweyersheim, Malik Hoffmann s’est désormais posé à Menton.

Des kilomètres, il en a au compteur. D’Eschau, son club initial à Menton aujourd’hui, il est passé par Souffelweyersheim, les Etats-Unis ou encore Fos-sur-Mer. Un parcours riche et vivant qui a permis à Malik de vivre, et découvrir, bons nombres d’endroits, personnes ou salles de basket.

A cinq ans, ou six, il démarre le basket au BC Eschau, non sans un petit coup de pouce (ou de pression ?) de sa maman : « Elle me faisait souvent faire du sport. Une anecdote en ressort d’ailleurs. Elle m’avait dit que si je faisais du foot, elle ne viendrait pas me voir dehors en hiver ». Presque suffisant pour opter pour le basket : « C’est ensuite lors d’un match au Rhénus avec mon oncle que j’ai définitivement fait le choix de me tourner vers le basket ».

D’un basket loisir à la Nationale 1

Inscrit dans son club à Eschau, il y reste jusqu’en cadets. Le moment est alors venu de se tourner vers d’autres parquets, et plus précisément celui du BC Souffelweyersheim, même si ce départ n’était pas du goût de tout le monde : « A Souffel’, j’y ai tout connu. J’étais présent lors des premières montées en N1 et Pro B. J’ai commencé à m’entraîner avec ce groupe avant d’en faire partie toute l’année, sans toutefois vraiment jouer. Pour mon apprentissage du basket et cette expérience de vie, c’était incroyable. Bien qu’avant de partir, je n’y ai pas été encouragé par tout le monde ».

Ce passage au BCS a aussi, selon Malik, « changé sa mentalité ». Passer d’un cadre loisir à celui plus sérieux et compétitif de la N2 correspondait alors à son nouveau quotidien : « C’était un apprentissage à vitesse grand V. J’ai pu mesurer les différences qu’il y avait entre les différents niveaux et vu plusieurs joueurs s’exposer au grand jour. Je me suis alors dit que c’était aussi possible pour moi d’y arriver. D’un début où le basket était une activité pour me défouler avec mes potes, j’ai pris cela de plus en plus sérieusement ».

Sans pouvoir faire partie des moins de 23 ans en Pro B, ni pouvoir entrer en centre de formation par la suite, « j’étais déjà deuxième année espoir à cette époque, ce qui ne m’a pas aidé », Malik fait le choix de partir aux Etats-Unis. Une opportunité, plus qu’une envie, pour lui : « Plus jeune, cela me paraissait inaccessible de partir là-bas. Quand j’en ai eu l’occasion, je me suis malgré tout posé de nombreuses questions. Était-ce le meilleur choix pour moi ? Finalement, j’ai opté pour le oui et je suis parti en école préparatoire internationale ».

Huit mois aux Etats-Unis

S’il ne va malgré tout pas aller jusqu’au bout du cursus, Malik vit pendant 8 mois au rythme du basket : « Durant cette période, nous nous sommes retrouvés à jouer dans des lieux fous, comme sur le campus de Columbus. Nous avons aussi pris part à un tournoi à New-Jersey. Une compétition où de nombreux joueurs NBA sont passés par là. Même si je ne suis pas allé au bout de l’aventure pour différentes raisons, j’ai vécu des choses que je n’aurais pas connu autrement ».

S’en suivent différents clubs et différentes régions françaises. Le Sud-Est, une première fois, avec Fos-sur-Mer, Joeuf et la Lorraine, le Sud-Ouest et aujourd’hui Menton, à nouveau dans le Sud-Est, où Malik a posé ses valises en Nationale 3. Une destination qui lui en rappelle une autre, à quelque 900 kms de là : « Cela me rappelle beaucoup Souffel’. C’est un club amateur qui évolue à bon niveau, mais sans prétentions plus hautes que celles auxquelles il ne peut prétendre. Il y a une bonne ambiance avec une bonne formation des jeunes du coin, qui en plus est mise en avant. Je retrouve un peu ce côté attendrissant qui a marqué mes débuts ».

Lui-même a repris depuis peu l’école de basket du club. Une fibre de formateur qui est apparue lors de son passage au BCS : « j’y ai très vite pris goût au coaching. A Souffel’, très jeune, tu te retrouves à aider à entraîner. Savoir transmettre et être pédagogue, c’est là-bas qu’on me l’a inculqué et j’essaie de le rendre aujourd’hui ».

Au fil de sa carrière (qui n’est pas terminée, précisons-le), Malik s’est donc retrouvé face à diverses cultures basket : « j’ai été formaté par l’Alsace, dans le fait que c’est une vraie terre de basket. C’est vrai, mais chaque territoire en France a ses propres particularités. Dans le Sud-Ouest, les gens jouent avec cette grinta, que tu ne retrouves pas forcément ailleurs. Menton, et le Sud-Est, le niveau offensif est très bon, mais défensivement, c’est plus difficile comparé à l’Alsace, par exemple ».

La défense, sans doute encore une autre déformation professionnelle issue de sa période BCS. Une partie de sa vie qui l’a marquée : « j’aimerais pour finir, mentionner et remercier mes coachs que j’ai rencontrés à Souffel’. Stéphane Eberlin, Daniel Pereira, Patrice Otto, JD Gancarski ou encore Bernard Geoffrey. Ils ont toujours été importants pour moi, m’ont bien conseillé et m’ont permis de progresser. En Alsace, nous avons de la chance d’avoir beaucoup de bons formateurs qui, si tu veux progresser, te permettent d’évoluer dans ce sens ». Le mot est passé.

Crédit photo : Document remis