Portraits

Laurie Jung, Pink depuis toujours

Depuis son plus jeune âge, Laurie Jung évolue avec les Pinks du BCVN, BCNA ou aujourd’hui de l’ASA.

Ne cherchez pas. Si pour citer des personnes célèbres parmi les Pinks les noms de Charlotte De La Hogue ou Olivier Letzelter reviennent souvent, celui de Laurie Jung pourrait bien faire partie de ce vocabulaire prochainement.

Plus jeune, rien ne la prédestinait vraiment à prendre la route de la balle orange. Pas de proches basketteurs, c’est à l’école qu’elle découvre ce sport : « Un jour, nous avons eu droit à une séance de découverte à l’école. J’ai rapidement accroché et demandé à mes parents d’aller à Niederbronn pour m’entraîner ». Et c’est ainsi que tout à commencer, de l’Alliance du Nord au BCNA (BC Nord Alsace), en passant par le BCVN (BC Vosges du Nord) et aujourd’hui, l’ASA.

Sa formation basket se teint donc rapidement de rose. Coqueluche, mascotte, appelez-la comme vous voulez mais durant son enfance, elle n’était jamais loin de la formation fanion de son club. Une équipe qui était alors composée de ses modèles : « je les suivais partout, je faisais même les déplacements avec elles en bus ». Du bus, Laurie retrouve bientôt ses références sur le terrain.

L’heure des choix

« A 14 ans, j’ai commencé à m’entraîner avec le groupe sénior. C’est alors devenu un objectif clair pour moi, je voulais intégrer à temps plein l’équipe. J’avoue tout de même qu’au début, c’était intimidant de faire partie du groupe. J’étais là et je faisais ce qu’on me demandait, sans plus. Avec le temps, j’ai pourtant réussi à prendre plus de responsabilités et à me faire ma place ».

Son entraîneur de l’époque s’en souvient aussi : « Laurie a intégré l’équipe Pink en championnat dès la première année U18. Elle s’entraînait déjà avec le groupe alors qu’elle n’était qu’U15.
Je n’ai pas hésité à l’intégrer de suite même s’il a évidemment fallu s’adapter au changement de niveau et à un jeu de senior. L’ayant suivi depuis ses débuts, cette évolution était logique et cohérente avec le projet formation du club. Elle a de suite saisi sa chance et a petit à petit pris ses marques, même s’il y avait beaucoup d’enjeu cette année-là ».

Présente en équipe d’Alsace et du Bas-Rhin, la continuité aurait pourtant été plus logique vers le pôle espoirs, « mais je ne me sentais pas prête à quitter mon cocon familial ».

Par la suite, en contacts avec la SIG, c’est la proposition d’Olivier Letzelter d’intégrer l’équipe première qui l’a motivée à rester : « Le club a toujours su me garder, avec de bonnes propositions pour ma formation. Je n’ai donc jamais vraiment regardé ailleurs, même vers les centres de formation. Aujourd’hui, je suis très fière de mon parcours ici, mais je sais aussi que ce choix m’a fermé quelques portes ».

La période COVID, avec quasiment deux années pleines sans basket, n’a pas aidé non plus. Laurie se concentre donc sur sa nouvelle saison avec les Pinks, devenues ASA entre-temps, et sur le développement de son jeu : « J’ai toujours été une driveuse. C’est d’ailleurs une grande force de mon jeu. Si je dois encore progresser sur ma lecture du jeu, notamment dans la prise de décisions, j’ai progressé dans mon shoot à trois-points. Je dois être efficace sur ces deux aspects si j’aspire, un jour, à vouloir encore jouer plus haut ».

Objectif N1 avec l’ASA ?

Ce but d’aller voir l’échelon supérieur l’anime depuis bien longtemps. Meneuse, sur le terrain mais aussi en dehors des parquets, elle garde cet objectif à l’esprit : « J’en veux toujours plus. Si un jour l’opportunité se présente, j’y réfléchirai forcément, mais cela dépendra de beaucoup de facteurs pour faire le bon choix ».

Alors y arriver avec l’ASA serait certainement la meilleure des options. Cette année, les joueuses du nouveau coach David Weber ambitionnent d’atteindre les Playoffs : « c’est le but sur les deux prochaines saisons. Aujourd’hui, nous sommes dans une poule forte et très homogène, cela se voit d’ailleurs bien au classement. Nous sommes cinquièmes derrière notamment les équipes parisiennes qui sont très complètes. Il ne faut surtout pas lâcher car nous avons encore de belles cartes à jouer ».

Hormis les équipes d’Ile-de-France qui font pour le moment la course en tête dans cette poule D de Nationale 2, on retrouve plusieurs centres de formation. Le genre de matchs qui plaît à Laurie : « J’ai un surplus de motivation face aux centres. C’est intéressant car cela me permet de me mesurer à elles. Mais les rencontres face aux filles plus âgées, je les apprécie aussi. J’ai toujours évolué avec un groupe plus expérimenté donc je n’ai pas d’appréhension ».

Grandir en même temps que le club

Pour cette première saison sous l’égide de l’ASA, plusieurs changements ont été actés, à commencer par le coach. David Weber (ex-Holtzheim) a pris les rênes de l’équipe en remplacement de Maxence Barthel : « Je m’adapte bien à ce changement. J’apprécie le style de jeu de David. C’est un ancien meneur et cela m’aide. Il a une vision du jeu qui lui est propre et sait exactement où il veut aller ».

Quant à son coach : « Laurie a un profil d’arrière scoreuse, elle est attirée par le cercle. Ce qu’elle travaille beaucoup maintenant, c’est sa prise d’information et notamment autour des écrans porteurs. Plus généralement, sa compréhension et sa connaissance du jeu évoluent de jour en jour. C’est une acharnée de travail, et le travail finit toujours par payer… ».

Au sein du groupe aussi, Laurie se sait épauler par les joueuses plus expérimentées : « elles sont toutes remplies de bon conseils. Laura Fischer m’aide beaucoup à ce niveau. Aujourd’hui, j’essaie aussi de retransmettre vers les plus jeunes, même si je n’ai que 19 ans. J’essaie de passer ce flambeau car enfin, je ne suis plus la plus jeune de l’équipe (rires) ».

Tout comme sur les terrains, Laurie vit à l’extérieur à fond : « C’est dur à dire mais je n’ai pas beaucoup de temps en dehors du basket. Je suis en deuxième année de DCG en alternance et j’enchaîne donc entre le travail, les cours et les entraînements. Ce qui ne me laisse pas beaucoup de temps libre ». Et l’obligation de bien s’organiser. Mais ça, comme sur le terrain, elle sait y faire.

Credit photo : ASA Basket