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Mélissa Sturm, au service du haut niveau

Basketteuse depuis son plus jeune âge, Mélissa Sturm dispense ses soins à quelques-unes des meilleures équipes alsaciennes.

Aujourd’hui, le basket fait partie intégrante de sa vie professionnelle. Pourtant, ce n’est pas balle en mains que Mélissa parvient toujours à profiter d’une de ses passions. Depuis quelques années maintenant, elle a mis de côté les terrains, du moins la partie compétition. Dès ses six ans, elle a démarré le basket à Vendenheim. Vingt ans durant, elle a foulé les parquets du BCV, avec une petite incartade chez les voisins brumathois il est vrai : « Aujourd’hui, je n’ai cependant plus le temps de faire de la compétition. Avec mon activité professionnelle, je suis régulièrement sollicitée les week-ends. Alors je m’entraîne, oui, mais plus de matchs ».

Si elle compense à travers d’autres activités, « la course à pieds ou le squash sont des nouvelles activités que je pratique »,  elle assure également avoir privilégié sa carrière professionnelle. Cette trajectoire qui l’a conduit vers le milieu médical est né, en grande partie, du basket : « Plus jeune, lorsque j’étais au lycée, je me suis fait une entorse. Je suis alors allée chez mon premier kiné et le déclic est intervenu à ce moment-là. Cette blessure m’a, sans le savoir, orientée vers mon avenir professionnel ».

Du Handball jusqu’au équipes de France 3×3

Après (et pendant) ses études à Strasbourg, « une première année de médecine puis trois ans pour obtenir mon diplôme », elle intervient avec différents kinés du sport. Parfois même bénévolement, pour dispenser des massages de récupération, elle intègre ainsi différents clubs de haut-niveau de l’environnement strasbourgeois. L’ESSAHB (Handball),ponctuellement en tant que remplaçante, le Rugby Club Strasbourg ou aujourd’hui encore, la SIG Strasbourg, lui ouvrent leurs portes. Petit à petit, Mélissa se crée ainsi son réseau et « ce mélange d’opportunités et de rencontres qualitatives », comme elle le décrit, lui permet notamment d’intégrer les équipes de France de Basket.

« C’était en 2014. Vincent Collet, l’ancien entraîneur de la SIG Strasbourg, m’a aidé à entrer en contact avec les équipes de France. J’ai pu faire les équipes de France jeunes, en 5×5, puis j’ai découvert le 3×3. Cela a bien marché avec les coachs et les joueuses, alors je suis restée avec eux et j’ai choisi cette discipline ». Depuis, Mélissa a grandi en même temps que les équipes de 3×3 et a pu voyager. Une coupe du monde U23 3×3 en Chine, les jeux méditerranéens à Tarragone en 2018, entre autres, lui ont apporté encore plus d’expérience. Récemment, elle a même accompagné la SIG Strasbourg au Final 8 de la BCL, en Russie : « Chaque grand évènement où tu accompagnes une équipe, tu vois tout le projet qui se met en place derrière. Tu vis en immersion avec le groupe. Nos métiers sont considérés comme ceux de l’ombre, mais sur ces manifestations, tu vis tout de même les choses à fond et ne penses qu’à l’équipe. Et quand elle gagne, tu ressens encore plus la gratitude des joueurs envers nos professions ».

En club, mais aussi en libéral

Durant ces semaines passées en immersion avec un groupe, la relation avec les joueurs.es passe également un autre cap : « tu as plus de temps pour eux. Nous, cela nous permet d’apprendre à mieux les connaître et comme nous avons plus de temps pour chacun.e, les soins sont également de meilleurs qualités. Nous sommes plus dévoués pour l’équipe ». Pourtant, malgré son vécu de joueuse, pas question pour elle d’intervenir techniquement, ou tactiquement : « Sur ces points, je n’interviens jamais. Par contre, sur un aspect technique, ou lié à son corps, je peux lui prodiguer des conseils ou discuter avec la personne. Mais seulement quand c’est en lien avec la blessure ou de la mécanique sportive ».

Installée en libérale à côté des prestations fournies à la SIG Strasbourg, son avenir, elle le voit toujours ainsi. Tout en laissant la porte ouverte : « L’opportunité d’intégrer une équipe à temps plein s’est déjà présentée, mais j’ai refusé. J’adore mon travail en libéral, tout comme le fait de traiter des sportifs de haut niveau. J’aime mixer les eux, avoir cette liberté et cet équilibre me convient pour le moment. Pour la suite, on verra selon le projet, mais à ce jour, je suis bien ainsi ».

Crédit photo : SIG Strasbourg