Allison Vernerey, la formation à Duke

Grande espoir du basket français, Allison Vernerey a quitté, jeune, la formation française pour poursuivre son cursus de l’autre côté de l’Atlantique, à Duke.

Sa carrière, Allison l’a démarrée à Mulhouse. Dès son plus jeune âge, elle baignait dans un environnement très porté sur la balle orange. D’un papa, cadre fédéral et ancien entraîneur professionnel, et d’une maman, joueuse professionnelle également, la voie était toute tracée. Mais, si le basket occupe une bonne partie de sa journée lors de son passage à la SIG, Allison rêve déjà d’une suite à l’étranger. Ses journées, chargées, s’alternent entre les cours, les entraînements et les déplacements : « cela m’a certainement déjà préparé à ce qui m’attendait à Duke ».

Cette suite se passera de l’autre côté de l’Atlantique, en Caroline du Nord. Un dépaysement total pour beaucoup, bien que Allison connaît déjà, en partie, la culture nord-américaine : « L’objectif de partir aux Etats-Unis m’est venu assez jeune. Je devais avoir 14 ans, j’ai fait un camp d’été dans le Connecticut et cela a été le lancement de tout. Ce projet, je l’ai travaillé en famille et mes parents m’ont soutenu. Le vécu de mon père et nos liens familiaux aux Etats-Unis ont certainement aussi influencé ma décision ». L’aventure, avec un grand A, où la jeune mulhousienne pourra continuer à cumuler le basket et ses études : « Je cherchais un équilibre. J’accordais beaucoup d’importance au diplôme. J’ai presque toujours su que je ne ferai pas de carrière professionnelle dans le basket, il était dès lors important pour moi d’avoir une autre vie à côté ».  

Quatre ans pleins sur le campus

Le chemin qui a emmené Allison vers Duke est pourtant loin d’être simple. Se faire recruter par une université américaine n’est pas un long fleuve tranquille et c’est plus que patte blanche qu’il fallut montrer : « La partie recrutement est assez dingue, il faut dire qu’ils ne font pas les choses à moitié. A 16 ou 17 ans, j’ai contacté des universités et certains coachs sont venus me voir en France. J’en ai rencontré. J’ai pu discuter avec eux et voir ce qu’ils proposaient. C’est là que mon choix s’est porté sur Duke, qui m’offrait le meilleur équilibre entre basket et études. Ensuite, il y a la partie des tests d’anglais et le processus d’immigration qui est lourd et très long. Heureusement, mes parents m’ont bien aidé sur cette partie-là ». 

Sur place, Allison a alors pu goûter à la vie d’un campus. Comme on peut le voir dans les films, « la culture et l’enthousiasme que les gens mettent à profit de leur équipe. Tu te rends compte que le sport a une place centrale à l’université, que cela fait partie intégrante de la vie des gens ». Mais aussi des facettes plus contrastées : « La rigueur et le niveau d’intensité sont très hauts. Le rythme est intense aussi, très intense. Gérer études, déplacements, entraînements et matchs, tout cela demande une vraie adaptation. Un jour, tu joues sur la côte ouest, le lendemain, sur la côte est. Tout comme la langue, vivre 24h/24 en anglais, ce n’est pas évident au début. Heureusement, les ressources mises en place par le staff nous aident beaucoup ».

Durant quatre saisons, la jeune mulhousienne a pu vivre au plus près de l’excellence sportive et scolaire américaine. Elle qui était arrivée après le lycée à Duke a donc pu expérimenter deux systèmes très distincts : « Les systèmes sont différents, même si les choses ont évolué depuis mon départ qui date tout de même d’il y a douze ans. En France, il est plus difficile de combiner études et basket de haut niveau. Aux Etats-Unis, tout se fait autour des deux. En intégrant ton école, tu représentes ton université dans tout le pays et des arrangements sont fait pour t’aider au mieux. En France, c’est moins le cas ». 

Du basket au monde de l’entreprise

Cet accompagnement poussé peut également servir pour l’avenir de ces étudiants athlètes. Qu’ils poursuivent ou non dans le milieu professionnel, préparer son après-carrière doit se faire le plus tôt possible, « d’autant plus dans le basket féminin où l’on sait que gagner sa vie est plus difficile. Mais cela peut l’être dans de nombreuses autres disciplines. Tous les athlètes doivent préparer leur reconversion et c’est plus facile si tu as été accompagné auparavant ». Car celle d’Allison est arrivée très tôt. Ses quatre années à Duke finies, elle décide de ranger ses baskets pour se consacrer à sa vie professionnelle : « Ce n’était pas ma volonté de poursuivre le basket, que ce soit aux Etats-Unis ou même en Europe. Après ces quatre années, je suis rentrée chez moi ». 

Son vécu sur les parquets lui sert toutefois encore aujourd’hui. Dans un environnement professionnel certes très différent du milieu du basket, elle utilise encore des capacités acquises lors de son passé d’étudiante-athlète : « Avoir joué à ce niveau m’a apporté beaucoup d’expérience. Mais d’autres choses aussi, comme l’esprit d’équipe, la prise de responsabilité ou ma capacité à me donner à fond dans mes projets. Beaucoup de qualités présentes chez les sportifs peuvent être retranscrites dans le monde du travail. Aux Etats-Unis notamment, c’est très recherché ». 

Aujourd’hui, toujours installée de l’autre côté de l’océan, Allison garde de beaux souvenirs de son passage à Duke et de sa formation en général. Et même s’ils semblent lointains aujourd’hui, elle a su les transformer à bon escient pour réussir dans une vie professionnelle toute aussi riche.

Crédit photo : Duke University

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