Centre de formation, l’exemple du BCGO
Une année contrastée pourrions-nous dire. Si la première saison d’existence du centre de formation du BCGO n’a pu aller à son terme sportivement et ainsi valider les nombreux progrès entrevus durant le championnat, elle s’est finie positivement avec l’obtention de l’agrément de la FFBB. Retour sur cette année chargée avec Julien Zoa responsable de sa création.
Si la montée en Pro B du BCGO lors de la saison 2018/2019 a sans doute accéléré sa création, l’envie de faire grandir la formation au sein de la maison verte existe bien depuis plusieurs années, comme le confirme Julien Zoa : « L’idée était là depuis des années, mais elle n’a jamais pu se réaliser, pour diverses raisons ». Si un centre reste un véritable atout pour la progression d’un club, Julien l’assure, « il faut savoir où tu veux aller et à quoi cela va te servir ». A Gries, la réponse est claire : « Voir les jeunes partir nous a fait réfléchir. Le club voulait pouvoir garder sa proximité avec la formation. Dès l’école de basket, la formation est prise très au sérieux et est un élément important du club. Ludovic Pouillart m’a tenu, dans son discours, que le BCGO est un club formateur et qu’il voulait mettre cela en avant ».
Première étape, et non des moindres, un diagnostic. Forces, faiblesses, opportunités et menaces (autrement dit, la fameuse analyse SWOT) pour déterminer le démarrage et la marche à suivre : «Nous savions que se lancer dans ce projet ne serait pas simple. Il y aurait forcément cette idée de concurrence avec les autres clubs, mais non. Nous voulions vraiment apporter un projet supplémentaire à celui de la SIG Strasbourg, en nous basant par exemple sur un recrutement entièrement alsacien. Nous nous sommes bien sûr entretenus et réunis avec eux pour proposer quelque chose de complémentaire ».
L’œil externe
Originaire de région parisienne, véritable pépinière de joueurs, Julien a également apporté son œil. Pas seulement pour la détection de talents, mais aussi pour son expérience au sein de structures de jeunes. Un vécu important dans la progression du centre sa première année : « Je suis arrivé dans cette belle aventure avec un œil extérieur, détaché de ce qu’il y a pu avoir au club auparavant. J’ai fait le lien entre le projet de Gries et mon vécu. Ce type de structure d’encadrement, je voulais en créer une en région parisienne, mais ça n’a pas marché. Tout cela m’a par contre servi pour qu’on le réalise ici, au BCGO. Avec mon objectif, mon vécu, mes idées, nous avons démarré cette belle aventure ».
Aujourd’hui, il le reconnaît, « il a fallu du courage, de la part de tout le monde, pour se lancer dans ce projet. On n’a rien lâché !». La première année fut intense mais le BCGO a réussi son premier objectif : recevoir son agrément de la FFBB. Le chemin reste toutefois long : « L’agrément est une satisfaction, tout comme notre fonctionnement qui correspond à ce que nous voulions. Mais nous sommes loin d’avoir réussi. C’est en bonne voie pour l’évolution des joueurs, mais je pense que le premier vrai bilan, nous pourrons le tirer après quatre ans ».
Des jeunes présents chez les professionnels
Rendez-vous donc d’ici deux ans où il sera, peut-être, également possible de dresser un premier bilan des jeunes sortis du centre. En Pro B, Ludovic Pouillart et son staff continuent de donner la part belle aux jeunes : Louis Cassier, Hugo Robineau, Jacques Eyoum, Théo Rey et bien sûr, Romain Hoeltzel. Ce pur produit du BCGO découvre le monde professionnel, à 16 ans seulement. Avec la possibilité de voir d’autres talents de son genre éclore dans les années futures ? « Chaque début de saison, il y a quelques jeunes que Ludovic amène avec le groupe professionnel. Le centre nous permet d’élargir nos horizons. On veut améliorer notre développement pour intégrer ce type de joueurs. Dans le cas de Romain, il y a un excellent travail de fait, que ce soit sportif ou scolaire. L’organisation autour de lui, pour qu’il réussisse dans tous les domaines, est très bonne. Ce type de profil aurait été laissé de côté dans beaucoup de clubs. Pourtant, c’est un excellent joueur, qui réalise très peu d’erreurs. Et quand tu en as un, tu en veux plusieurs ».
Concentré désormais pleinement sur son travail avec le groupe professionnel, la gestion du centre s’organise aujourd’hui autour de plusieurs acteurs dont Pierrick Lazare : « Il est parfait pour le centre, dans le suivi scolaire et humainement. Pierrick veut toujours aider les jeunes, les comprendre. Quand on récupère un groupe dans un centre de formation, il faut faire la distinction entre ceux qui veulent devenir professionnels et ceux qui sont dans la découverte. On doit les préparer à leur avenir : les études et le basket. Dans les deux cas, l’exigence demandée par Pierrick est forte ».
Bien entendu, donner la chance aux jeunes permet de faire progresser la réputation du centre. Savoir cette porte ouverte place, un peu plus, Gries sur la carte du basket français : « l’exemple d’Hugo Robineau, même s’il n’a pas été formé à Gries, est parlant. Ludo lui donne des responsabilités, Max et moi on continue un travail spécifique en parallèle avec lui». Ne reste plus qu’à donner la chance aux jeunes pousses ? « La transition vers le monde professionnel n’est pas toujours parfaite. Aujourd’hui, il faut savoir où l’on veut aller. Par exemple, il y a un championnat espoirs pour les clubs de Jeep Elite, mais en Pro B, les jeunes évoluent en N3. Pourtant le cahier des charges de nos centres de formations sont identiques. Cet écart est d’autant plus flagrant aujourd’hui dans le contexte actuel de pandémie provocant l’arrêt de leur championnat. Pourquoi ne pas relier tout cela ? ».
La question mérite d’être lancée, mais quoi qu’il en soit, le centre de formation de Gries a de beaux jours devant lui et surtout, un beau territoire à développer.


