Alex Skoczylas, enfant de Mulhouse
Originaire de Mulhouse où il a démarré le basket, Alex Skoczylas disputera dans quelques jours le Trophée du Futur avec les espoirs de l’EBPLO.
Ses gammes ont été récitées très jeune. À à peine 3, ou 2 ans, disons entre les deux, Alex démarre le basket, à Mulhouse : « toute ma famille baigne dans le basket ». Comme souvent, il ne faut pas chercher bien loin dans le cercle familial pour comprendre l’attrait des jeunes enfants pour la balle orange. Doué, comme son frère, Alex franchit les échelons les uns après les autres, un peu comme il distille les passes aujourd’hui, du côté de Pau : « Durant mes années d’enfance, j’ai toujours joué à Mulhouse, toujours surclassé, jusqu’en minimes France. Ma seconde année avec les minimes, nous avons terminé champion de France U15, avec Jean-Luc Monschau ».
Pau, après le pôle espoirs
Son talent, il ne tarde pas non plus à éclore. Loin de l’Alsace, « la SIG Strasbourg disposait déjà de ses meneurs », son avenir s’écrit alors entre le Nord, à Gravelines-Dunkerque, et le Sud-Ouest, à Pau. Deux clubs mythiques du championnat de France lui proposent de poursuivre sa formation chez eux. Le choix d’Alex se porte finalement sur Pau : « J’avais une préférence pour l’Elan. Déjà, le cadre de vie, à une heure de la mer, quinze minutes de la montagne. Puis les infrastructures, avec le lycée, l’internat et la salle qui se situent à moins de cinq minutes l’une de l’autre. Mais plus globalement, les projets sportifs et scolaires proposés par Pau m’ont un peu plus intéressés ». Le soleil, certainement aussi.
Deux ans auparavant, le jeune meneur avait déjà quitté sa famille. Un petit saut, de Mulhouse à Strasbourg, pour rejoindre le pôle espoirs. Cette fois, c’est à plus de 1000 kms de son Haut-Rhin natal qu’il se dirige. 16 ans à l’époque, l’acclimatation à son nouvel environnement se fait doucement : « Les quatre premiers mois ont été difficiles. C’était compliqué sans l’aide de ma famille, d’être aussi loin. Mais j’ai eu la chance d’arriver dans un club où les gens m’ont bien accueilli et petit à petit, j’ai réussi à me sentir comme chez moi ». Jeune, mais déjà empreint d’une certaine maturité acquise selon lui lors de son premier départ vers le pôle, il grandit au sein de l’Elan. Sa première année, il joue exclusivement avec les cadets. Ensuite, il démarre avec les espoirs lors de sa deuxième saison dans le Béarn avant de basculer totalement lors de sa troisième.
Désormais, Alex termine sa quatrième année avec les jeunes pousses de l’EBPLO et progresse, comme le montrent ses statistiques : 14, 17 puis 25 minutes, 5,9, 5,6 et 8,1 points désormais, 1,2, 2,1 pour 3,4 passes décisives aujourd’hui. Lui pourtant juge sa progression logique, le fruit de son travail quotidien : « Cette saison a été compliquée, à cause de la COVID. Statistiquement, oui, on peut dire que c’est ma meilleure année, mais c’est une progression logique, ma place au sein du groupe étant plus importante chaque saison ». A choisir un domaine où il sent qu’il a réellement progressé, il répond « physiquement. Nous avons la chance à Pau d’avoir un préparateur physique qui nous fait bien travailler. Ensuite, sur le rôle de meneur en général car à Pau, c’est un peu une école et un modèle dans le genre ».
Une deuxième participation au trophée du Futur
Jeudi, Alex et ses coéquipiers qui ont fini quatrième cette saison disputeront le Trophée du Futur. Cette compétition, qui regroupe les huit meilleures équipes espoirs en fin de saison, est toujours très attendue par les jeunes joueurs. L’occasion de confirmer tout le travail effectué depuis plusieurs années et de glaner un premier titre dans sa carrière. Alex y participera pour la deuxième fois et sa première apparition, pas sur qu’il la garde en mémoire : « Nous avions pris une rouste. C’était à Dijon, il y a deux ans, et ce n’est pas forcément un très bon souvenir. Pour ma part, j’étais très jeune à ce moment-là, et pas avec beaucoup de responsabilités ». Cette année pourtant, il l’aborde avec d’autres ambitions : « Nous avons un très bon groupe. Tout le monde s’entend bien. Mais notre équipe, c’est un peu les montagnes russes, capable du meilleur comme du pire. Pour faire simple, nous sommes capables de battre l’ASVEL, tout comme nous pouvons en prendre 20, c’est aléatoire. Mais nous mettons toutes les chances de notre côté en préparant ce tournoi à fond ». Battre l’ASVEL, ils y croient, et y pensent : « Quelque part, nous sommes contents de pouvoir jouer contre l’ASVEL. Ce sera un beau défi et on peut créer la surprise. Affronter Strasbourg, par exemple, aurait été plus compliqué ».
L’occasion est belle pour les jeunes de l’Elan de terminer leur saison sur une bonne note. Il faut dire que l’atmosphère pesante autour du club n’a pas rendu l’année sereine, même pour les espoirs : « Nous ressentions tout. Même en espoirs, nous étions impactés par ce qui se passait autour du club. Tu sentais l’atmosphère froide quand tu arrivais au Palais des Sports. Nous sommes tout de même proches du groupe professionnel. Les nombreux changements ont toutefois permis à l’équipe de remonter au classement et lorsque certains d’entre nous s’entraînaient avec les professionnels, nous essayions d’amener un peu de fraîcheur ». Et pour l’Elan, ce vent de fraîcheur ne fait pas de mal.
Crédit Photo : ESSM Le Portel Côte d’Opale – P. Ledez