Interviews

Formation, les sélections départementales

Deuxième épisode consacré à la formation avec la découverte des sélections départementales, U13 et U15, avec Arnaud Wendling, CTF du Bas-Rhin.

Pour démarrer, peux-tu nous présenter dans les grandes lignes l’objectif des sélections départementales ?

L’objectif final est fédéral. Il est de pouvoir faire entrer des jeunes à l’INSEP et dans les centres de formation des clubs professionnels. C’est un travail de détection pour le parcours d’excellence sportive fédéral. Nos détections servent pour le haut-niveau. Ensuite, sur un aspect plus local, nous voulons qu’en U15, avec les entrées au pôle, tous les joueurs de ces catégories soient connus.

Quels sont les aspects pris en compte dans la détection ?

Nous détectons trois aspects : la taille tout d’abord. Nous disposons d’un logiciel mis à disposition par la fédération qui permet de simuler la taille future du prospect, suivant différentes informations comme la taille des parents, par exemple. C’est d’ailleurs une obligation de la fédération de détecter tous ces profils de grandes tailles. Nous devons au moins les présenter à la ligue pour assurer un suivi. Il y a ensuite les joueurs dont la technique est déjà très forte, et ceux qui sont déjà très athlétiques.

Comment se déroulent les détections des sélections départementales ?

Chaque saison, il y a une communication qui est faite vers les clubs et les entraîneurs qui disposent d’une équipe U13 et U11, en région ou en départementale. Nous essayons de toucher un maximum de coachs, en précisant les années ciblées ainsi que les profils. Les détections sont ensuite organisées sur quatre secteurs et nous comptons vraiment sur les clubs pour nous envoyer les jeunes.

Nous construisons également notre propre réseau. Il faut avoir des contacts sur le terrain pour obtenir des retours sur les matchs et sur les nombreuses équipes du comité départemental. Si j’ai un nom qui m’est donné, je le convoque à un entraînement avec nous pour l’intégrer dans le processus.

Au niveau des secteurs, les groupes d’entraînement sont importants (40 enfants) et tu vois rapidement quels sont les enfants qui ont le plus de potentiel. Mais je ne mettrai jamais un stop à un enfant, car on ne peut pas avoir l’œil sur tout et on veut louper le moins d’enfants possibles.

Quelle est votre approche avec les non-licenciés, pour lesquels vous décelez un potentiel, notamment de taille ?

Tant qu’il n’est pas licencié basket, on peut lui parler, essayer de l’intéresser au basket. Une sorte de partage d’informations pour qu’il se motive pour ce sport-là. On ne va pas lui dire « tu es grand, viens t’inscrire ». Nous voulons d’abord voir s’ils se plaisent dans les opérations avant d’anticiper sur une licence. S’ils aiment et qu’ils rentrent dans les critères, nous allons les convoquer et les intégrer aux filières.

Comment se passe la relation avec les clubs ?

Il faut toujours encourager le jeune et le pousser avec ce qu’il fait en club. Il y a ensuite cette collaboration entre clubs et sélections. Au niveau des sélections, nous suivons les trames nationales pour la formation du joueur. Il est donc important de savoir ce qui se passe dans le club et de faire cet échange avec les clubs.

Quel est le rôle du sélectionneur ?

Le rôle du sélectionneur, c’est d’expliquer aux jeunes qu’ils sont là pour le futur haut-niveau. Quand ils sont dans les douze sélectionnés, il faut bien leur expliquer qu’ils sont dans les douze meilleurs joueurs du département dans leur catégorie d’âge. Il y a forcément toute la rigueur qui va avec. Il faut les amener dans cette mentalité du basket de haut-niveau.

C’est positif pour le jeune joueur de s’entraîner avec les meilleurs, ils vont progresser mais il arrive parfois que certains ne soient pas prêts pour ça. D’où l’importance de bien tout expliquer à l’avance sur notre fonctionnement et la notion de potentiel (joueur qui va évoluer dans le futur).

Comment expliques-tu à tes joueurs que l’objectif des sélections n’est pas forcément de remporter des matches ?

Il faut faire comprendre au joueur notre objectif qui est de les former, pas de gagner des matchs. Nous sommes moins dans un objectif de compétition. Nous devons les développer techniquement et tactiquement. Il y a moins de compétitions mais lorsqu’il y en a, nous n’avons pas l’objectif de gagner. Nous, on va encourager les enfants à prendre plus de responsabilités, que le joueur soit déjà formé techniquement ou non. Tu connais le niveau de ton groupe et tu fais les choses pour que chacun ait les moyens de s’exprimer. Les enfants ne font finalement plus de différences et se font plus confiance les uns les autres au fur et à mesure du temps. Malgré leur jeune âge, ce sont des enfants qui ont une vision basket en avance, donc c’est facile de leur faire comprendre ces choses-là.