Hélène Jakovljevic, objectif Ligue
Avec Toulouse, la jeune haut-rhinoise Hélène Jakovljevic réalise une excellente saison et vise la montée en LFB.
Lorsque Hélène a rejoint Toulouse cet été en provenance de Landerneau (LFB), elle savait que ce serait une année de progression. Plus de temps de jeu, plus de responsabilités mais aussi plus de pression, ainsi va la vie quand on intègre un effectif taillé pour lutter dans le haut du tableau : « Toulouse est un club qui joue le haut de tableau de ligue 2 depuis plusieurs saisons. J’avais envie de retrouver du temps de jeu et des responsabilités dans une équipe ambitieuse ». Actuellement premières au classement (15 victoires pour 5 défaites), la marge reste pourtant faible sur les concurrents. Aulnoye et Reims suivent le rythme, mais pour Hélène, c’est surtout Angers qui pourrait jouer un mauvais tour aux Garonnaises : « Oui, l’objectif du club est la montée en ligue féminine. Notre début de saison a été perturbé par des contaminations au COVID, mais nous faisons une très bonne deuxième partie de championnat. Mathématiquement, la montée reste possible, mais notre destin n’est pas entièrement entre nos mains. Angers, qui fait une très belle saison, peut nous priver de la montée en remportant ses matchs en retard ».
Défaites à l’aller au Hall de la Poste 62-60, Hélène et ses coéquipières ont plus que rectifié le tir au match retour : 79-51, dont 5 points et 10 passes décisives pour la jeune meneuse qui a démarré le basket très jeune, à Richwiller. Habituée des parquets en accompagnant précocement ses parents dans les gymnases, elle s’est très vite prise au jeu : « Je suis issue d’une famille de passionnés de sport. Mes parents jouaient tous les deux au basket. Mon père a été entraîneur en fin de carrière tandis que ma mère tenait la table de marque. Autant dire que déjà petite je passais mes week ends dans les salles de basket ». Meneuse aujourd’hui, elle s’est très jeune inspirée de ce qui se fait de mieux dans ce domaine sur le Vieux Continent : « Tony Parker et Milos Teodosic sont des meneurs dont j’essaie de m’inspirer ». Disons que le choix aurait pu être pire.
Une année compliquée à l’INSEP
Talentueuse, elle intègre en benjamine l’US Wittenheim. C’est d’ailleurs là-bas, qu’elle rencontre deux entraîneurs qui ont eu un réel impact dans son développement : « Parmi les entraîneurs du club qui ont compté pour moi, je peux citer entre autres Adèle Molina et Francesco Zagari. Adèle fut mon premier coach à Wittenheim. Nous avons gagné deux titres de championne du Haut-Rhin et un titre de championne d’Alsace ensemble. Francesco a toujours été disponible pour moi depuis des années. Nous avons beaucoup travaillé ensemble, que ce soit lorsque j’étais encore dans la région mais surtout depuis que je suis partie. Dès que je rentre quelques jours en Alsace, il me trouve toujours une salle et un créneau pour qu’on puisse bosser ». Ensuite, les choses sérieuses démarrent : minimes France, pôle espoirs à Strasbourg sous la houlette de Laurent Hantz et après deux ans, la grande entrée à l’INSEP et le pôle France. Une consécration ? Non, un objectif : « Comme pour beaucoup de jeunes joueuses qui veulent faire une carrière professionnelle, intégrer l’Insep est un objectif. Ils ont une structure comme nulle part ailleurs, avec des moyens aussi bien humains que matériels qui permettent la pratique du sport de haut niveau et la poursuite des études ». Un grand départ pour la jeune adolescente : « Partir aussi jeune de chez moi a été compliqué d’autant plus que je suis très proche de mes parents. Mais ça fait partie des sacrifices qu’il faut faire si l’on veut espérer réussir ».
Intégrer le pôle France signifie beaucoup. Bien souvent, une voie tracée vers le monde professionnel. D’un rêve, « depuis mes débuts, j’ai rêvé de devenir basketteuse professionnelle », Hélène indique que « les choses se sont précisées lorsque je suis rentrée à l’INSEP ». Pourtant, sa saison 2015-2016 passée au Centre Fédéral fut compliquée, marquée par les blessures : « Mon année à l’Insep a été très difficile puisque j’y ai passé une saison sans jouer en raison d’une blessure. Mais malgré tout, cela a été un tremplin pour intégrer les équipes de France Jeunes puis le centre de formation de Villeneuve d’Ascq ». C’est d’ailleurs dans le Nord qu’Hélène découvre le monde professionnel. Lancée avec l’équipe première de l’ESBVA par Fred Dusart, elle côtoie alors quelques-unes des meilleures joueuses françaises et européennes : « Je retiens beaucoup de positif de mes trois années à Villeneuve D’Ascq. J’y ai découvert la ligue féminine ainsi que l’Euroleague. J’ai eu l’occasion de jouer aux côtés de grandes joueuses comme Johanne Gomis, Virginie Brémont, Valériane Ayayi ou Alina Iagupova. J’y ai rencontré Fred et Ljuba Drljaca, qui m’ont fait signer mon premier contrat professionnel ».
Des étés en bleu et bronze
Trois, treize puis vingt matchs disputés chaque saison, la progression est constante et réelle. Sa place dans la rotation aussi avec une dizaine de minutes par match sur les parquets lors de sa dernière saison. En parallèle, elle se forge également une belle expérience avec les équipes de France jeunes lors de plusieurs étés, tout comme un joli palmarès : médaillée de bronze à l’Euro U16 en 2016, U18 en 2017 et U20 en 2019. Privée d’une dernière campagne l’année passée qui lui laisse un petit goût amer, elle garde malgré tout de bons souvenirs de ces différents podiums : « Bien sûr, j’aurais aimé gagner des médailles d’or mais ces trois médailles de bronze sont des souvenirs inoubliables. Je retiens tout particulièrement ma dernière campagne où nous avions une super équipe. Que de bons souvenirs ! ». Avec Tima Pouye notamment, Hélène et les bleues ont disposé de la Belgique lors du match pour la troisième place de ce championnat d’Europe U20.
La médaille en poche, Hélène voguait également vers de nouveaux horizons. Landerneau, la Bretagne et un nouveau rôle dans une autre formation ambitieuse. Dans cette saison tronquée et raccourcie, elle prend part à 16 rencontres, pour 1,9 point et 2,2 d’évaluation moyenne : « Durant cette saison, j’ai beaucoup travaillé individuellement, notamment avec l’assistant Wani Muganguzi. Malheureusement la saison a été écourtée par la pandémie ». Douée et réputée pour sa qualité de passe, elle affiche également une vision du jeu supérieure à la moyenne : « Toutefois, je dois apprendre à jouer un peu plus pour moi, performer au niveau du scoring ainsi que travailler ma défense ». Du pain sur la planche mais à tout juste 20 ans, Hélène dispose déjà de nombreux atouts dans sa poche.
Avec encore deux rencontres à disputer (Rezé puis Montbrison), Toulouse voudra finir du mieux possible la saison de Ligue 2. Ensuite il sera temps de faire les comptes. Mais quoi qu’il en soit, Hélène se rapproche à grands pas de son objectif Ligue.
Crédit photo : FIBA


