Le Hainaut, nouvelle étape dans la carrière de Pauline Lithard
Depuis janvier, Pauline Lithard évolue à Saint-Amand. Avec le Hainaut, elle a découvert l’Eurocup et pourra même disputer un huitième de finale européen au mois de mars.
Quand au 1er janvier Pauline a officiellement rejoint le Hainaut, le club de Saint-Amand, l’annonce a eu son effet de surprise. Capitaine à Charnay, son ancienne formation, elle-même n’aurait émis cette possibilité en début de saison. Surtout après les premières rencontres disputées par la meneuse originaire de Kaysersberg. Avec 8,5 points et 3 passes décisives de moyenne, elle se montrait à l’aise lors de ses premières sorties. Seulement, l’automne arrivant annonçait une période plus compliquée, pour elle et son équipe : « Je suis tombée malade en octobre, ce qui m’a coupé dans mon élan car mon début de saison était plutôt cohérent et je me sentais à l’aise dans mon jeu. Mais en revenant, j’ai éprouvé beaucoup de difficultés. J’étais touchée au niveau pulmonaire, donc je jouais de moins en moins. Et même quand ma condition revenait, mes minutes n’augmentaient pas ».
En plus, les défaites s’enchaînent, ce qui n’arrange en rien la situation globale de Pauline : « A ce moment-là, j’ai fait le point avec mon agent et il m’a dit que Saint-Amand me proposait de finir la saison avec eux, en plus de la suivante. Je ne me sentais plus du tout dans mon élément à Charnay, alors j’ai accepté l’offre du Hainaut pour protéger ma santé mentale et la suite de ma carrière. Je ne pensais pas du tout partir à mi-saison, mais j’avais vraiment, vraiment, besoin de changer d’air ». Ce départ a d’ailleurs eu un effet assez fort, notamment auprès des ses proches et de ses coéquipières : « Le plus dur a été de leur annoncer, et j’ai été soulagée car elles ont toutes compris ma décision ».
Une page qui se tourne, une nouvelle qui s’ouvre pour elle. Surtout, Pauline n’a pas le temps de s’ennuyer car quelques jours après son arrivée, elle s’envole pour l’Espagne. Direction Valence et l’Eurocup. Une première pour elle : « Démarrer avec cette bulle européenne, c’était un peu comme une semaine d’intégration. Nous avons vécu ensemble pendant une semaine, en enchaînant les matchs, ce qui reste toujours le meilleur moyen pour apprendre à se connaître ».
L’Europe, avant le maintien ?
En difficulté en LFB (1 victoire – 10 défaites), Saint-Amand réalise tout de même une excellente semaine, conclue avec deux victoires, une défaite et la qualification pour les huitièmes de finale : « L’objectif était de gagner un maximum de matchs, pour engendrer de la confiance. Nous n’étions pas parties dans un esprit où nous voulions à tout prix la qualification, mais ce n’était pas des vacances non plus. On savait que les deux équipes belges, il fallait les gagner pour s’assurer une suite dans la compétition. Ces deux équipes n’ont repris leur championnat qu’en décembre, ce qui nous assurait un petit avantage mais la qualification, il fallait tout de même la chercher ».
Dans un format inédit pour l’Eurocup, Pauline a elle découvert quelque chose d’inédit tout court pour elle. Disputer une coupe d’Europe représente aujourd’hui quelque chose de « dingue » pour elle, un sentiment qui a fait son chemin durant la compétition : « J’ai pris cette compétition comme les autres au départ. Ce sont mes proches qui m’ont plus dit de profiter, que je n’allais peut-être pas disputer beaucoup de coupe d’Europe dans ma carrière. C’est en recevant ces messages que j’ai pris conscience de la chance que j’avais, moi la petite Kaysersbergeoise, de pouvoir jouer là ».
Au-delà du sportif, c’est aussi tout l’environnement de ces bulles qui ont séduit Pauline : « J’ai bien aimé cette idée de partir une semaine et disputer plusieurs matchs. Nous avons gagné deux matchs et j’ai senti une belle énergie dans l’équipe. Mais à la fin de la semaine, nous étions fatiguées. Nos journées se résument à hôtel, bus et salle. Pouvoir profiter de la ville notamment nous aurait apporté encore plus de positif ».
Individuellement, la meneuse a terminé sa semaine avec 4,3 points de moyenne, 2,7 rebonds et 3,3 passes décisives. Satisfaite, dans le sens où son vécu dans le groupe était encore très récent, elle estime que son apport offensif, notamment à trois-points, aurait pu être plus grand (12,5% de réussite de loin). En attendant le huitième de finale mi-mars face aux Hongroises de Szekszard, Pauline va se concentrer à chercher le maintien avec le club nordiste : « Il ne sera pas facile à accrocher. Nous nous sommes renforcées, mais d’autres équipes, comme Charnay par exemple, a aussi recruté, et plutôt bien. Mais nous allons nous baser sur ces premiers matchs, qui ont été positifs, pour tout donner. Nous verrons bien comment cela fonctionnera ».
Dans son nouvel environnement, Pauline semble en tout cas avoir retrouvé un réel plaisir à jouer, ce qui lui permettra de se concentrer à 100 % sur ses objectifs de fin de saison.
Crédit photos : FIBA