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Quentin Diehl, capitaine exemplaire

Il est une des figures les plus connues du club de basket haut-rhinois. De l’entente avec Pfastatt au MBA aujourd’hui, Quentin Diehl continue de porter les couleurs Mulhousiennes, aujourd’hui de retour en Nationale 1. Avant de les revoir dans le monde professionnel d’ici peu ?

Ces dernières semaines, le MBA (Mulhouse Basket Agglomération) s’est très souvent retrouvé dans les Highlights. Pas pour des dunks irréels (quoique, Cédric André aurait peut-être mérité sa place dans un ou deux Top 10), mais plutôt pour des fins de matchs à couper le souffle. Que ce soit face au GET Vosges ou plus récemment Andrézieux, les Mulhousiens ont offert des money-times à suspense aux suiveurs de la division. Cette victoire face aux Vosgiens (86-80, malgré un retard de dix points à la fin du troisième quart-temps) fait d’ailleurs partie des matchs que l’arrière considère comme référence : « Nous avons réalisé plusieurs bons matchs depuis le début de saison alors je choisirais plutôt des séquences de match sur lesquelles nous devons nous baser. Je pense notamment aux quatrième quart temps contre Besançon et GET Vosges où nous avons bien  imposé notre rythme en défense et en d’attaque ».

Un club, et un joueur, toujours en progression

Collectivement, le début de saison des Mulhousiens ressemble beaucoup à celui de la saison passée. Du chaud, du froid, même si les différentes coupures qui ont émaillé cette première partie de championnat n’ont pas facilité les choses pour la progression du MBA. Sur le terrain, le bilan est pourtant positif, avec six victoires pour quatre défaites : « Nous avons évolué sur plusieurs aspects du jeu, que ce soit offensivement ou défensivement. Nous avons même encore une marge de progression importante, ce qui est intéressant pour la suite ».

En creusant quant à ces points d’amélioration, mais aussi de satisfaction, la réponse est simple et identique à chaque fois : tout. Facile : « On peut toujours faire mieux. Que ce soit en termes d’adresse, de placements offensif et défensif ou encore de lecture de jeu. Si je dois en citer un seul, je dirais que défensivement, nous sommes capables de faire mieux. Plus positivement, l’expérience acquise l’année dernière nous aide à être plus fort et à continuer à progresser. Nous avons réussi à renverser des matchs ou revenir dans d’autres en quelques minutes, c’est pourquoi si je ne devais là aussi n’en choisir qu’un,  c’est notre état d’esprit, celui de ne jamais rien lâcher ! ».

Cette façon d’être sur les parquets caractérise parfaitement Quentin. A l’aise au sein du club, cela se voit également dans ses statistiques : deuxième meilleur marqueur du MBA avec 13,8 points de moyenne, 3,8 rebonds et 2,5 passes décisives. Sur chaque feuille de match, la ligne de statistique est noircie, quasiment à chaque fois. Surtout au niveau des minutes : plus de 34 de moyenne et même, 40 face au GET Vosges : « On s’entraîne chaque jour pour être prêt pour le match. Ensuite, que le coach me fasse jouer 2 ou 40 minutes, c’est pareil, je donnerai toujours mon maximum. Je changerais peut-être d’avis dans quelques années, quand mon corps ne voudra plus que je joue 40 minutes (rires) ».

Un avenir toujours à Mulhouse ?

Au sein d’un club ambitieux, qui souhaite se donner les moyens de rejoindre prochainement la Pro B, Quentin espère encore vivre quelques saisons avec le MBA : « La Pro B, ça fait rêver, c’est sûr. Le club se professionnalise de jour en jour et en tant que joueur, c’est plaisant. Mais en face de nous, il y a une énorme montagne à gravir et nous ne sommes pas encore arrivés au bout. Pour ma part, je suis sous contrat jusqu’en 2022. J’ai construit ma vie ici, depuis 7 ans, et je vais bientôt devenir papa. Donc vraiment, je ne pense pas à partir. Après, on ne sait jamais de quoi demain sera fait mais j’ai encore de belles années devant moi. Puis je pense aussi à ma reconversion, mais pour l’instant je profite de la chance de pouvoir faire de ma passion mon métier ». 

Son histoire commune avec Mulhouse s’est aussi faite avec un autre homme. Un nom dans le basket français, Jean-Luc Monschau : « je suis arrivé au club, à Pfastatt, en même temps que lui. Nous avons connu l’ASSM Pfastatt, le MPBA puis le MBA ensemble. Son parcours est plus que reconnu, donc c’est un plaisir d’apprendre de toute son expérience. C’est une relation de confiance que nous avons, il me l’a accordée pour être le capitaine de l’équipe, et je lui rends cette confiance en essayant d’être exemplaire sur et en dehors du terrain. Pour lui, le club et mes coéquipiers ».

Une belle histoire, qui pourrait devenir parfaite s’ils (re)découvraient le monde professionnel, ensemble.

Crédit photo : Jean-Laurent Soltner