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Antony Labanca, « J’ai franchi un cap et me sentais prêt à partir »

Après trois saisons réussies à Souffelweyersheim (10,1 points 4 passes décisives, 9,1 d’évaluation), Antony Labanca a décidé de franchir une nouvelle étape cette année en rejoignant le SLUC Nancy, prétendant à la montée en Jeep Elite.

La fin d’année d’Antony Labanca a été bien différente des précédentes. Moins, voire beaucoup moins de matchs pour commencer (un seul le 12 décembre à Denain – défaite 92-69), contrairement aux saisons précédentes où décembre était un mois bien rempli, avec notamment ses journées de Noël. Ensuite, il a accueilli avec sa compagne une petite nouvelle dans sa famille, depuis le 4 décembre : « Même si nous avons été confinés, nous avons pu un peu jouer et nous entraîner, donc physiquement, je me sens bien. Et depuis le 4 décembre, cela va encore mieux avec la naissance de ma fille ». Si la vie de jeunes parents n’est pas toujours aisée, Antony l’assure, il n’arrive pas à l’entraînement les yeux cernés et cette pause avec le basket lui permet de profiter pleinement des premiers moments de vie à trois : « Elle fait ses nuits donc je n’arrive pas fatigué aux entraînements. Si la période sportive est compliquée, cela me permet au moins d’être plus souvent à la maison avec elle. En tout cas, ce n’est que du bonheur ».

Première avec Nancy, à Souffel’

Formé à la SIG puis lancé dans le bain de la Pro B par Stéphane Eberlin (première saison en 2015/2016), Antony est revenu près des siens après une expérience plus que mitigée à Vichy-Clermont en 2016/2017. Quatre années plus tard, il se lance donc dans une nouvelle expérience chez un prétendant à la montée. Plus mature mais toujours ambitieux, il espère que son aventure à Nancy lui permettra d’atteindre, un jour, son objectif de jouer en Jeep Elite : « Ma saison à Vichy fut vraiment compliquée. Mais c’était il y a quatre ans. Depuis, j’ai grandi, j’ai pris de l’ âge et mûri. Nancy s’est positionné très tôt durant l’intersaison. Quand la proposition est venue, j’y ai réfléchi, en me demandant si ce n’était pas trop tôt, mais non. Stéphane (Eberlin) m’a beaucoup fait progresser ces dernières années. J’ai franchi un cap et je me sentais prêt à partir, à me lancer ce nouveau défi ».

Fini le gymnase des Sept Arpents, bonjour Gentilly. Dans son nouvel environnement, Antony se trouve aujourd’hui parfaitement à l’aise mais avoue que quitter son cocon souffelois ne l’a pas laissé insensible. Petit hasard du calendrier, c’est dans l’agglomération strasbourgeoise que l’arrière est venu disputer son premier match sous ses nouvelles couleurs : « Quitter Souffel’, ça m’a vraiment fait quelque chose. J’ai passé en tout quatre ans ici, ce qui m’a permis de nouer des liens et des amitiés avec beaucoup de personnes. Alors quand je suis revenu ici pour mon premier match, j’étais heureux de revoir tout ce monde ». Et le tout, sans se tromper de vestiaires.

Objectif Jeep Elite

Sportivement, le SLUC se trouve aujourd’hui avec un bilan de deux victoires en quatre rencontres. Antony affiche des statistiques dans la lignée de celles de la saison passée : 8,3 points  à 52% derrière l’arc, 3 rebonds et 8 d’évaluation. Le tout en 22 minutes de moyenne. Plutôt satisfaisant pour un joueur débarqué cet été : « Le coach me fait confiance. J’ai du temps de jeu et je m’applique à jouer comme je sais le faire. A Nancy, tu arrives dans une équipe où il y a plus d’individualités. Tu dois alors savoir mettre certaines choses de côté pour être plus au service du collectif, afin d’avancer tous ensemble. Bien sûr, nous voulions faire mieux mais je suis satisfait du début de saison jusqu’à présent. Je pense avoir déjà bien progressé en défense. Maintenant, je dois prendre un peu plus de risques dans mon jeu, pour apporter encore quelques points en plus ».

Une adaptation simple et efficace à son nouvel environnement, même si le SLUC a récemment apporté une nouvelle touche à son effectif. Yannick Franke a quitté la Lorraine, remplacé par Andell Cumberbatch. Ailier, pouvant évoluer au poste d’arrière, Antony sait aussi que ce recrutement pourrait redistribuer certaines cartes : « Quand Yannick a quitté le club, on s’attendait bien sûr à ce qu’il soit remplacé. Forcément, avec la venue de son remplaçant, mon temps de jeu allait être impacté. Mais j’ai la confiance du coach et quoi qu’il arrive, je dois montrer que je mérite ma présence sur le terrain. Alors je travaille et je fais en sorte d’être bon à chaque fois ».

Côté objectif, Antony et ses coéquipiers en ont des importants cette saison. La montée en Jeep Elite, rien que ça, « mais comme d’autres équipes. Blois, Antibes, Fos, il y a beaucoup de prétendants ». Mais avant cela, il reste encore de nombreux matchs à disputer et à ce jour, peu de monde peut prédire l’issue de cette saison : « Nous continuons à nous entraîner, à nous maintenir prêts. Toutes les équipes sont logées à la même enseigne, donc je ne pense pas que cette interruption va jouer sur la hiérarchie finale. Pour nous, l’objectif est bien en tête, c’est la montée ». Ce qui permettrait à Antony de retrouver une autre salle qu’il connaît bien…

Crédit photo : Myriam Vogel