Interviews

SIG Strasbourg 2005/2006, les premiers pas en Euroleague

Tout le monde a sans doute encore en tête les exploits de la SIG Strasbourg en Euroleague, que ce soit en 2013/2014 avec notamment cette victoire face à Kaunas, mais aussi en 2015 avec les succès face au Ferner’, au Real ou encore l’Etoile Rouge. Mais souvenez-vous des premiers pas du club dans cette compétition ? Retour sur cette campagne européenne 2005/2006 avec l’entraîneur de l’époque, Eric Girard.

Conséquence logique d’un titre national acquis de belle manière en 2005 face à Nancy, la SIG Strasbourg découvrait l’Euroleague à compter de l’automne 2005. Compétition reine en Europe, les Strasbourgeois s’y avançaient pourtant un peu sur la pointe des pieds, un peu comme un jeune joueur débarquant dans un vestiaire rempli de stars.

Face à la SIG se dressait cette saison là des ogres comme Vitoria, Bologne ou encore Trévise. Eric Girard le savait déjà, mais la tâche s’annonçait compliquée pour les Alsaciens : « Ma, notre motivation, était toujours aussi forte mais les moyens mis à disposition bien insuffisants pour y espérer de beaux résultats… Mais se confronter aux meilleures équipes en Europe était une vraie source de motivation pour le groupe et la SIG qui depuis a formidablement bien fait évoluer ses structures et son budget. Il n’y avait cependant pas une pression plus forte que cela de la part du club, voire pas assez, ni des supporters car tout le monde était conscient de la tâche qui nous attendait. C’était plus une attente et motivation de découvrir cette compétition ».

Malgré cela, la SIG Strasbourg se préparait pour affronter une « essoreuse », comme l’appelle encore aujourd’hui Eric : « La préparation ne changeait pas vraiment de celle pour une autre compétition européenne, comme nous en avions tous l’habitude. Juste cette fois, le niveau était bien plus élevé physiquement pour les joueurs. Beaucoup plus de rencontres, de déplacements à travers l’Europe, moins de temps d’entrainement. Nous avions décidé d’avoir dix vrais pros pour tenir sur les deux tableaux, d’ailleurs nous avions fini de nouveau troisième en championnat malgré notre participation en parallèle à l’Euroligue. Quand on voit aujourd’hui les moyens (plus de 10 millions d’euros et 15 vrais pros à l’ASVEL), on se rend compte de l’écart qu’il y avait avec nous à l’époque, sans parler des budgets de nos adversaires européens ».

Une victoire face à Vitoria et .. une leçon en Italie

L’effectif de l’époque ? Les frères Greer, Aymeric Jeanneau, Crawford Palmer, John Mc Cord ou encore K’Zell Wesson : « Nous avions construit une belle équipe, avec une certaine continuité de la saison du titre. Il y avait de bons « mecs », une polyvalence et du talent. Il nous manquait  toutefois un vrai pivot de grande taille car Ondrej Starosta n’était pas assez dominant à l’intérieur, K. Wesson trop petit à ce niveau et Crawford Palmer devait plus jouer 4. Un « go to guy » à l’extérieur, pour pouvoir prendre le match à son compte en Euroligue quand il le fallait aurait aussi été un plus ».

Après trois défaites (de peu) face à l’AEK Athènes (71-73), Benetton Basket (76-78) puis Bamberg (73-60), la SIG Strasbourg décroche un premier succès face à l’Olimpija Ljubljana à domicile (90-82). Après huit journées, le bilan est même très honorable avec trois victoires pour cinq défaites. Las, il n’y aura pas de quatrième victoire durant cette campagne et la SIG Strasbourg termine finalement 7ème de son groupe. De ces 14 rencontres, Eric se souvient notamment « de la victoire contre Victoria chez nous et … la volée prise en Italie », 71-47 à Bologne, futur deuxième du groupe. Plus globalement, ce sont surtout les différentes rencontres, accrochées, qui ont finalement basculé du côté des adversaires qui laissent un petit goût amer à l’entraîneur : « Il n’y a pas un match en particulier, mais nous perdons cinq rencontres de cinq points ou moins. Elles auraient pu changer beaucoup de choses en additionnant nos victoires, et cela montre que nous n’étions pas si loin finalement ».

Quinze ans après cette aventure, Eric la résume simplement : « Il y a un sentiment de déception de ne pas avoir pu y tenir un vrai rôle. Mais aussi une fierté d’avoir, avec l’équipe de la saison précédente (celle du titre), amené au club la plus prestigieuse compétition européenne ».

L’histoire européenne de la SIG Strasbourg était toutefois en marche…

Crédit photo : Euroleague Basketball