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23 Avril 2018, le BCGO entre dans la cour des grands

C’était il y a deux ans et demi. A quatre journées de la fin du championnat de Nationale 1, Gries reçoit Sorgues. Face au seizième du classement de l’époque, le BCGO allait connaître un match accroché mais au final ô combien festif.

« Je me rappelle bien de ce match, il n’a pas été facile ». Voici résumé en une phrase cette rencontre du 23 avril 2018 par l’actuel capitaine des verts, Asier Zengotitabengoa. Cette finale à domicile, Gries s’est octroyé le droit de la disputer en signant une saison quasi-parfaite : trois défaites pour 31 victoires. Presque impensable quand l’année ayant suivi la montée, le BCGO luttait pour sa survie en Nationale 1. Mais en ce dimanche après-midi, les joueurs avaient mis ces souvenirs au placard. Aujourd’hui, il était question d’aller chercher une place dans le monde professionnel.

Durant la majeure partie de la rencontre, les deux formations se rendent coups pour coups. Romain Hillotte, Ludovic Negrobar, Simon Crétaux ou encore Asier se succèdent à la marque, rien n’y fait. Que ce soit après dix minutes (20-20), à la pause (43-39) ou avant le dernier-quart-temps (60-57), Sorgues joue crânement sa chance. La différence se fait dans le dernier quart-temps sous l’impulsion d’Oumarou Sylla et Demond Watt. La victoire est dans la poche, 84-74, et la Forest Arena pouvait exulter, de même que les joueurs.

Dans ce bastion du basket qu’est Gries, l’attente était forte depuis quelques semaines. Jouer les premiers rôles au sien du troisième échelon national était déjà quelque chose d’inespéré : « Sur le dernier match, il y avait une forme de pression. Mais c’était déjà le cas lors des deux derniers mois. Il y avait toujours plus de monde à la salle. Et pas seulement des fans assidus du club, un nouveau public venait, des enfants. Avec cette saison, beaucoup de monde a commencé à revenir à la salle ». La fameuse loi du cercle vertueux.

Une célébration jusqu’au bout de la nuit

Surtout, c’est devant ce public que le BCGO a pu célébrer ce qui reste l’une des plus belles pages de son histoire : « Forcément, c’est mieux de disputer ces rencontres devant son propre public. En Espagne, j’ai connu les deux situations, alors je peux dire que oui, c’est toujours mieux de gagner à domicile. Cela fait partie de l’excellent souvenir que nous en gardons tous ».

Déjà habitué à gagner, Asier ne l’était pourtant pas encore en dehors d’Espagne, lieu de ses deux précédents titres. A Gries, c’est d’ailleurs ce point-là qui lui a traversé l’esprit au moment du buzzer final : « Plusieurs sentiments m’ont traversé à ce moment précis. D’abord, j’étais heureux d’avoir réussi à montrer qu’un joueur espagnol pouvait gagner en France. J’ai beaucoup entendu que pour nous, c’est souvent compliqué d’évoluer ici, car c’est très athlétique et que ça ne fait pas partie de nos qualités. Ensuite, j’ai été très heureux pour le club. Le BCGO, c’est une famille, alors que ce soit pour le Président, sa famille, les bénévoles ou les supporters, j’étais très ému et content ».

La suite, beaucoup de monde la connaît, la Pro B, les Playoffs, … mais avant tout, une soirée qui s’est prolongée tard dans la nuit chez le Président lui-même. Si tout le monde a terminé dans la piscine, la plupart habillé, Asier conclut cette soirée sur un adage devenu culte depuis quelques années, « what happens in Vegas stays in Vegas », version griesoise bien entendu.

De là à comparer Gries à Vegas, pas tout à fait, mais avec ce que les joueurs de Ludovic Pouillart ont connu durant cette saison 2017-2018, la marche n’est peut-être pas aussi grande.

Crédit photo : Franck Kobi / BCGO

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