François et Robin Lepeltier, le basket de père en fils

Dans la grande famille du basket alsacien, je demande les Lepeltier. Joueur, entraîneur, parfois même les deux, rencontre avec François et Robin qui nous racontent leur parcours vécu ensemble.

Les chiens ne font pas des chats, c’est bien connu. Mais les basketteurs qui font… des basketteurs, aussi. Et cette dernière est peut-être même plus vraie. Chez les Lepeltier, la passion de la balle orange s’est transmise naturellement lorsque François, encore joueur, emmenait Robin aux entraînements : « Il me suivait partout sur les terrains. Ma femme jouait aussi, donc il était soit avec elle, soit avec moi. Sa première licence, il l’a eue alors qu’il n’avait pas trois ans. Toujours vouloir marquer des paniers, c’était en lui. Alors la question ne s’est jamais posée sur quel sport il allait pratiquer ». Une version confirmée par Robin, même s’il admet aujourd’hui s’adonner à une autre passion : « Quand j’étais aux entraînements de mon père, je ne savais jamais trop quoi faire, donc c’est ainsi que j’ai commencé à jouer. Depuis tout petit, je me suis centré sur le basket, même si aujourd’hui, je joue également au tennis à mes heures perdues ».  

Sans forcer les choses, Robin suivait donc les mêmes traces que ses parents, tout comme eux le suivait dans son apprentissage : « Plus jeune, j’avais besoin de les savoir proches dans la salle. Cela m’apportait un côté rassurant », avec une certaine distance tout de même : « Déjà, savoir que ton fils partage la même passion, ça fait plaisir. On se dit que l’on pourra partager des émotions ensemble. Et puis j’étais aussi content de le voir dans un gymnase plutôt que dehors sur un terrain de football, en plein hiver. Quand il a démarré, je ne souhaitais pas l’entraîner. Je voulais qu’il se fasse ses propres expériences, avec des coachs différents. C’était mieux pour lui. Nous discutions un peu mais je voulais prendre du recul pour ne pas lui mettre une quelconque pression ».

« Papa coach », première partie

Vint ensuite le temps des premiers entraînements ensemble. Pas forcément une franche réussite dans la mémoire du plus jeune : « La première fois qu’il m’a entraîné, nous étions ensemble lors d’un stage à Vendenheim. Mais cela n’avait pas très bien marché. Il m’a renvoyé donc ce n’était pas le meilleur souvenir. La deuxième fois, ce fut à Souffel’ ».

Une nouvelle opportunité pour voir le père et le fils se rapprocher. Alors que François décide d’arrêter l’aventure « SIG » avec son ami Philippe Breitenbucher, il se voit proposer les rênes des U20 France du BCS. Robin, lui, intégrait au même moment cette formation et les deux le confirment,  « C’était une opportunité pour chacun de nous, pas un objectif ». Certainement aussi le meilleur moment pour démarrer cette nouvelle relation : « Avec la maturité, je prenais plus de recul. Je me rendais compte qu’il fallait que j’écoute ses conseils pour évoluer et j’ai mieux accepté le fait qu’il puisse devenir mon entraîneur ». Pour François, cela nécessitait aussi une certaine mise au point : « Nous avions discuté de la chose. Nous nous sommes dits qu’il fallait faire la part des choses. Cela devait être une relation simple et pure, une relation d’entraîneur-entraîné ».

Saurez-vous reconnaître qui est qui ? 

Sans le savoir, cette première aventure entre père et fils durera deux ans. Avantages ? Ils se connaissent par cœur et savent comment chacun fonctionne, avec leurs qualités et défauts : « C’est plus facile car nous nous connaissons, commente François. Je sais ce que je peux attendre de lui et nous avons globalement la même vision basket ». Voilà pour les points positifs, mais cette relation père-fils dans un rôle d’entraîneur-entraîné présente également quelques complications : « Au début, tu peux avoir l’impression qu’il est toujours derrière toi, et moins derrière les autres. Tu peux aussi penser que tu en prends plus dans la gueule. Mais nous en avons parlé ensemble,  il a pris tout cela en considération et les choses se sont améliorées. C’est aussi plus dur, après un match ou un entraînement, car tu as souvent les retours de ce qui n’a pas fonctionné. Et après une défaite, la route peut paraître longue (rires) ». Un point partagé par son père : « Je confirme que deux heures de route après une défaite, c’est très long », avant d’ajouter : « Je pense aussi que cette relation peut parfois être plus difficile à gérer car elle peut très vite être montrée du doigt (favoritisme ?). Et puis tu es sans doute plus exigeant avec lui qu’avec les autres ».

« Papa coach », deuxième (et dernière ?) partie

Si François ne reste que deux ans au BCS (avant de s’octroyer une année sabbatique, baskettement parlant), Robin poursuit pour une troisième saison. C’est l’année suivante, à Geispolsheim, qu’ils se retrouveront à nouveau. Et là aussi, des petites circonstances ont fini de rapprocher le père et son fils : « Là encore, c’est plus l’opportunité qui a fait que. Le club venait de tomber de N3 en Prénat. J’ai appris tardivement que mes deux meneurs ne poursuivaient pas avec nous et il fallait donc trouver quelqu’un. J’ai alors contacté Robin, mais dans la peau du coach, pas du père, pour savoir s’il voulait nous rejoindre ». Quelques hésitations et séances collectives plus tard, le jeune joueur acceptait la proposition de son nouveau coach : « Il m’avait subtilement fait comprendre qu’il était intéressé pour que je le rejoigne. J’ai participé à quelques séances collectives qui se sont bien déroulées. Puis tout le monde, dont moi, était ok pour que je signe. Voilà comment nous nous sommes à nouveau retrouvés ».

Un second voyage de trois ans et surtout un bilan plus qu’honorable pour les deux : « Je crois que nous avons gagné 75% des matchs disputés ensemble, livre François. Cela forge des choses entre nous et notre complicité s’est accrue ».

La fin de l’aventure s’est écrite au printemps 2020. François a rendu sa plaquette à Geispo’, marquant ainsi un nouveau départ pour chacun d’entre eux : « Bien sûr, quand j’ai appris qu’il partait, je me suis posé des questions sur mon avenir. Mais après trois ans ensemble, c’est bien de voir de nouvelles choses. Un nouvel entraîneur peut m’aider à avoir une autre vision du basket et ainsi me permettre de continuer à me développer ». Un  sentiment là aussi partagé par son père : « Je l’ai eu cinq ans au total, c’est beaucoup. Quand il a appris que je partais, je pense qu’il a dû être soulagé (rires) et c’est quelque chose de logique. Je ne le voyais pas être dans une démarche pour me demander de rester ».

Si l’épisode basket est sans doute clos entre les deux – bien qu’il ne faille jamais dire jamais-, il pourrait bien se poursuivre dans d’autres domaines. Mais ça, c’est une autre histoire … entre eux cette fois.

Crédit photo : CJS Geispolsheim

Une réflexion sur “François et Robin Lepeltier, le basket de père en fils

  • 22 novembre 2020 à 20 h 33 min
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    je suis la mère de François, et moi aussi j’ai fait du basket; j’ai du arréter à mon grand regret, à cause d’une maladie

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