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Joseph Hufschmitt, « Nous savions que la saison pouvait être compliquée »

Voilà six ans que Joseph Hufschmitt a rejoint Weitbruch. Une belle longévité pour l’entraîneur bas-rhinois qui pourrait encore perdurer dans le Nord-Alsace.

Quatre petits matchs disputés et la saison de Nationale 3 a connu un nouveau coup d’arrêt. Le deuxième après celui décrété au mois de mars et ayant engendré l’arrêt définitif du championnat version 2019/2020. Cette fois, la compétition devrait reprendre ses droits, mais quand ? Cette question reste ouverte et apporte logiquement un lot d’incertitudes : « Nous savions que la saison pouvait être compliquée. Je ne sais pas si on s’attendait à ce qu’elle soit suspendue, mais nous ne sommes pas non plus surpris. C’est ainsi et nous faisons avec. Pendant cette période, j’ai transmis un petit programme à mes joueurs, qu’ils pourront suivre. Ne sachant pas quand nous allons reprendre, la situation n’est pas simple à gérer. La Fédération communique sur une reprise à partir du 11 décembre (en cas de levée de confinement le 1er du mois), mais cela ne devrait pas suivre ce chemin. J’espère simplement que nous aurons plus que quinze jours de préparation car il faudra un vrai programme de reprise pour éviter de voir les joueurs se blesser. Sinon, il y aura de la casse, inévitablement ».

Concernant les résultats, ils étaient plutôt positifs. Trois victoires, une défaite, mais encore bien trop tôt pour tirer un premier bilan, si ce n’est que l’entraîneur de la Gallia s’estime heureux d’afficher déjà un bilan positif  : « Je suis content d’avoir gagné trois matchs. On a un peu bricolé en début de saison car nous avons connu plusieurs départs, ce qui n’est pas habituel chez nous. Trois en tout, plus deux blessés de longue durée alors remporter trois rencontres sur quatre, nous sommes contents. Globalement, la poule est plus relevée que l’an dernier. Tout le monde pouvait battre tout le monde alors qu’aujourd’hui, il y a trois ou quatre équipes vraiment fortes. Cette saison, c’est difficile de nous situer et même après quatre journées, je ne le sais toujours pas ».

La Nationale 3, un plafond pour Weitbruch ?

Depuis plusieurs années maintenant, Weitbruch évolue au sein du cinquième échelon national. Depuis son arrivée dans la maison, Joseph n’a donc connu que ce niveau. Envie d’aller voir plus haut ? Oui, et non en même temps. Il y a deux ans, le club affichait d’excellents résultats au sein de sa poule au point d’être en course pour le titre en fin de saison : « Malheureusement, nous avons trébuché sur les dernières journées. Dommage, mais il aurait été délicat pour nous de monter en Nationale 2. D’un point de vue financier, je ne sais pas comment nous aurions fait ». Le destin a donc laissé le club en Nationale 3 où il continue de se faire une place bien au chaud. Surtout, il lui offre encore deux fois par an un derby face au voisin griesois. Si pour Joseph, cette rencontre « n’est pas forcément plus importante qu’une autre. Elle est à gagner, c’est tout », il n’en est pas de même pour les quelques 2800 habitants de Weitbruch : « Pour les spectateurs ou les dirigeants, c’est un événement. Il y a trois ans, je me souviens d’un match à domicile où les partenaires étaient présents. Peut-être 700 personnes dans la salle. On gagne de 30 points, on a fait la fête jusqu’au bout de la nuit, je vous laisse imaginer. L’année d’après, ils ont voulu refaire la même chose, mais cette fois, nous en avons pris trente… ».

Si l’engouement pour ce derby est peut-être moindre qu’il y a encore quelques années, il est encore fort autour du club. L’identité locale, souvent présente au sein de la Gallia n’y étant pas étrangère : « Pendant longtemps, il n’y avait que des gens du village dans l’équipe. C’est ce qui amenait les gens à suivre l’équipe. Aujourd’hui, ils ne sont plus que trois à être de Weitbruch, mais nous essayons de garder ce côté familial. C’est important car nos spectateurs viennent plus voir leur équipe de village qu’une équipe de N3 ».

Des débuts dans le football

Les chemins qui ont mené Joseph à Weitbruch n’ont pas été linéaires. Lui n’ont plus n’est pas issu du village et y est arrivé après une carrière de joueur et d’entraîneur bien fournie. S’il avoue avoir voulu démarrer par le football, « le sport que je préférais étant petit garçon », il s’est pourtant tourné vers le basket « par défaut, étant donné qu’il n’y avait qu’un club de basket dans mon village. J’avais besoin de bouger et voilà comment j’ai commencé. Très vite, j’ai compris que j’étais attiré par les sports collectifs. Bien que je restais fan de foot – j’y ai finalement joué un an -, j’ai totalement basculé vers le basket au début de l’adolescence ». S’ensuit une carrière bien fournie pour ce professeur d’EPS : Walbourg, Eschbach jusqu’au début des années séniors, Haguenau, Furdenheim, Vendenheim, Spechbach-le-Bas et Vosges du Nord notamment.

Du côté du banc, Joseph a fait ses gammes auprès des catégories de jeunes : « Avec Jérémy Tschamber, nous entraînions la sélection benjamine du Bas-Rhin, chez les garçons. A ce moment-là, je jouais encore à Vosges du Nord mais c’était ma dernière année. Puis, je suis allé à Gries. Il était prévu que j’entraîne  les minimes France tout d’abord, bien qu’à la fin, j’ai fini par assister François Ladenburger en équipe 1. Quand cela s’est terminé au bout d’un an et demi, Weitbruch s’est manifesté mais je m’étais déjà engagé avec Vosges du Nord en promo région. Ils sont revenus une deuxième fois, j’ai encore une fois décliné mais la troisième, j’ai enfin accepté ».

Jamais deux sans trois comme on dit, et celle-ci fut la bonne pour Weitbruch, et Joseph.

Crédit photo : Facebook ASC Gallia Weitbruch

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