Rookie Mike, Episode 3
Troisième épisode de notre fil rouge de cette saison avec Michael Oguine. Après des débuts très prometteurs, le jeune arrière et son club, Souffelweyersheim, sont à nouveau arrêtés durant à minima, la durée du confinement.
Depuis trois mois désormais, Michael découvre, joue et vis à l’heure française. Des nouvelles habitudes à nouer, puis à renouer depuis que le gouvernement français a successivement pris de nouvelles mesures pour contrer la seconde vague de la COVID-19, à savoir un couvre-feu et un nouveau confinement. Une situation inhabituelle mais qui ne semble pas pour l’instant le déranger : « Je vais bien. Nous sommes toujours autorisés à aller à l’entraînement et à aller au magasin pour acheter des articles de première nécessité. Ma routine quotidienne n’est donc pas trop affectée ».
Des résultats encourageants
Côté sportif, entre Leaders Cup, coupe de France et Pro B, le menu de septembre et d’octobre était bien chargé et le BCS, bien lancé. Un bilan équilibré face au BCGO, tout comme face à Nancy et une courte défaite après prolongation face au BCM Gravelines, pensionnaire de Jeep Elite. Seul le dernier revers face à Blois a été quelque peu logique, face à ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans cette division. Au-delà de plusieurs bonnes performances (25 points, 8 rebonds face à Nancy et 31 points face à Gries), Michael met surtout en avant le côté découverte et apprentissage de son nouvel environnement : « Les six matchs officiels que nous avons joués jusqu’à présent ont été disputés contre des adversaires très forts. Chacun de ces adversaires nous a obligé à jouer à un haut niveau pour être compétitifs. Je suis heureux d’avoir affronté des adversaires aussi coriaces jusqu’à présent, car nous connaissons désormais le niveau auquel nous devrons jouer pour terminer du mieux possible en championnat ».
Le chemin en Leaders Cup va même se poursuivre avec la qualification du club alsacien pour les quarts de finale. Face à un adversaire restant à déterminer, cette compétition va aussi servir à apporter encore plus d’expérience et de confiance au jeune groupe de Stéphane Eberlin : « Il aurait été bien de laisser les choses entre nos mains en remportant un match supplémentaire plutôt que de laisser Paris nous faire une faveur (même si Evreux a remporté la rencontre, 110-105, ndlr). Il est toujours préférable de contrôler son propre destin dans des compétitions comme celle-ci. Cependant, nous apprendrons de nos erreurs lors de la Leaders Cup et nous les utiliserons pour nous améliorer en tant qu’équipe, pour le quart de finale et tout au long de la saison ».
Nouveau confinement, vision différente
Ce match marquera d’ailleurs un petit évènement, la première rencontre du club depuis le … 17 octobre. Soit presque un mois sans compétition pour Michael : « La décision de stopper la saison ? J’étais un peu déçu mais pas surpris. C’est un résultat attendu en quelque sorte. Je suis cependant reconnaissant que nous ayons encore une chance de jouer certains matches ». Car une saison sans jouer, Michael connaît ce sentiment si spécial pour un sportif de haut niveau. A la sortie de son cursus universitaire à Montana, sa carrière devait se poursuivre. Las, un problème intervenu entre temps l’empêchait de démarrer son contrat et donc, sa saison.
Une situation délicate qui le pousse aujourd’hui à relativiser beaucoup plus et se souvenir qu’il y a un an, il n’avait même pas la possibilité de s’entraîner en groupe : « Cette année, je peux encore m’entraîner avec mon équipe et profiter de l’esprit de groupe. Nous passons beaucoup de temps ensemble et j’ai vraiment l’impression de faire partie d’une famille. Parfois, je suis frustré, il est vrai, de devoir m’entraîner autant sans pouvoir jouer un match. Puis je me souviens que l’année dernière, je n’ai pas pu m’entraîner, ni jouer de matchs. Cela me rappelle que chaque occasion que j’ai de mettre les pieds sur le terrain est une bénédiction que je ne prendrai jamais pour acquise. Je suis très reconnaissant de pouvoir jouer à nouveau au basket, encore plus dans une ville comme Souffel’ où les gens sont tous gentils et passionnés par le club ».
Curieux et intéressé par la France, voilà peut-être une explication sur comment Michael a réussi à rapidement s’intégrer dans le paysage alsacien. Et à l’entendre, nul doute que cette adaptation ne pourra qu’être encore meilleure dans les prochaines semaines : « Je suis très heureux d’être en France. A l’école, je me suis toujours intéressé à l’histoire de France. J’ai évidemment appris à la connaître à travers une perspective américaine, donc maintenant j’aimerais apprendre l’histoire française selon les Français. Je me sens plus à l’aise pour parler en français ou accomplir des petites tâches du quotidien, comme aller chercher le courrier à la poste ou faire un passage au marché. Ce qui est bien avec les Français, c’est que beaucoup d’entre eux parlent au moins un peu anglais. Grâce à des efforts combinés, nous sommes capables de nous comprendre même si nous ne parlons pas couramment la langue de l’autre ». Et pour revenir sur les éléments récents de l’actualité, Michael a également dû suivre, de loin, des élections américaines toujours aussi indécises : « Je craignais que le fait de vivre à l’étranger me rende difficile à voter, mais j’ai pu le faire grâce à un bulletin de vote envoyé par courrier à mon appartement ici en France. Après cela, j’ai vérifié les nouvelles et parlé avec mes amis et ma famille des résultats de l’élection. C’était la folie de le suivre alors que je vivais à l’étranger, alors j’imagine que c’est même la folie pour tous ceux qui vivent aux États-Unis maintenant ».
Dans l’attente des résultats ou encore de pouvoir continuer à découvrir l’Alsace et la France, il pourra au moins retrouver les parquets d’ici peu. Et c’est bien ça le plus important.
Crédit photo : Myriam Vogel


