Jérémy Pietrowski, Joeuf, son nouveau cocon

A 25 ans, Jérémy Pietrowski arpente actuellement les parquets de la Nationale 2 avec Joeuf. Après de nombreuses années à Souffel’, il semble désormais s’épanouir en Lorraine et garde l’envie de grimper les échelons avec son club actuel. Mais n’oublie pas non plus d’où il vient.

Une rencontre. Voici ce qui a, de manière condensée, permis à Jérémy Pietrowski de mordre à pleines dents dans une vie de basketteur qui l’a mené jusqu’en Pro B. Une première expérience mitigée au BCS très jeune, un passage par le foot et la natation et un retour à Souffel’ quelques années plus tard lui ont fait comprendre que c’est bien la balle orange qui est faite pour lui. Pour poursuivre un apprentissage démarré sur le tard, « j’avais 13 ans quand j’ai repris le basket à Souffel’ », Jérémy devait intégrer le centre de formation de la SIG Strasbourg. Devait, car un changement dans l’organigramme du club phare alsacien faisait filer cette opportunité : « Après ma deuxième année de minimes France à Souffel’, je devais intégrer le centre de formation de la SIG. A cette époque, j’avais des possibilités pour intégrer plusieurs centres. Olivier Bady devait alors reprendre le flambeau et je figurais dans son groupe. Mais c’est finalement Lauriane Dolt qui a repris l’équipe et elle était plutôt à la recherche d’un meneur. Ça ne s’est donc pas fait et je me suis retrouvé sans club. C’est à ce moment que Patrice Otto et Stéphane Eberlin m’ont proposé un beau projet à Souffel’ : m’entraîner avec la Nationale 1 et jouer avec les cadets ». C’était le début de trois très belles années.

Très souvent présent dans le groupe évoluant alors au troisième échelon national, Jérémy participe à la montée du club en Pro B et décrochera par la suite son premier contrat professionnel : « Je dois beaucoup à Stéphane. Il m’a appris beaucoup de choses. Ces trois années étaient incroyables, surtout humainement. Nous avions une entente parfaite, avec des personnes comme Jacques Alingué, Jason Bach, Tony Traineau et beaucoup d’autres encore. Avec les cadets, cela marchait bien sportivement aussi ». En 2015 et après une saison en Pro B où il passait pourtant la majorité de son temps avec les U20 France, « la marche de la Pro B était encore un peu trop haute », il rejoignait le WOSB pour une expérience qui lui laissait un goût plus amer. Une descente en Nationale 3, souvent à l’écart du groupe, il ne s’éternisait pas dans la région savernoise et s’en allait encore un peu plus à l’ouest, à Joeuf.

C’était il y a six ans déjà. Depuis, de l’eau à couler sur les ponts. Marié, papa et désormais salarié du club meurthe-et-mosellan, sa vie quotidienne ne se limite pas qu’au parquet : « En plus de jouer, je m’occupe de tout ce qui concerne les jeunes du club. Je participe également au développement du club auprès de nos partenaires et à la communication du club ». Une vision plus globale que le seul sacro-saint du terrain qui pousse parfois le pivot à se poser un peu plus de questions : « La situation actuelle n’est vraiment pas facile. Mon travail par exemple, en dehors du basket, a-t-il un avenir ? Nous, les clubs sportifs, avons parfois l’impression d’être un peu mis de côté par notre ministre ou le gouvernement, alors il est logique de se poser certaines questions. Mais je suis installé ici, ma femme a un super travail, mon fils est entré à la maternelle. Je suis bien ici, mais dans la conjoncture actuelle, tu te demandes si tu ne serais pas mieux près des tiens ».

Proche des siens, Jérémy peut toutefois compter sur un support de poids à Joeuf depuis cette saison. Jonathan Friedrich, « mon meilleur ami », l’a rejoint et les deux hommes partagent maintenant le même maillot et … les mêmes repas : « Nous nous voyons souvent la semaine, passons beaucoup de temps ensemble et c’est bien d’avoir un autre point d’ancrage ici. Pour l’équipe, cela un plus aussi. Pour être honnête, j’ai même ressenti un petit coup de moins bien en ce début de saison. Mentalement, c’était très dur. Il y a des matchs, comme face à Holtzheim, où je fais 1/8 aux lancers, chose qui ne m’arrive jamais. Je n’étais pas très bon et Jonathan a été là pour moi. Il sait comment me parler car nous nous connaissons très bien et c’est important pour moi ». Et la relation entre les deux hommes ne se limitent pas juste à Joeuf. Ils sont également redoutables sur les terrains de 3×3 qu’ils arpentent depuis quelques années maintenant, les étés : « Nous cherchions des choses à faire l’été avec Jonathan et un autre ami, Mathieu. Nous avons commencé à faire quelques tournois et à en gagner … beaucoup. Tu travailles beaucoup avec le 3×3, le cardio, la technique, le un contre un. Et c’est une ambiance à part, qui me plaît énormément. Nous avons joué plusieurs Opens de France mais cette année, sur un format plus spécial, nous n’avons réussi à atteindre la phase finale ». C’était en cette fin d’été à Nantes, un moment où tous les basketteurs avaient très envie de retrouver les terrains après de longues semaines d’arrêt : « Quand la saison s’est arrêtée, cela nous a un peu soulagé car nous étions maintenus. Bien sûr, nous avions l’ambition d’y arriver sur le terrain. Jusqu’à la reprise en août, c’était long mais même la préparation fut compliquée. Beaucoup de nos matchs ont été annulés, idem pour notre début de saison. Pour cette nouvelle suspension, nous nous y attendions et on le prend comme cela vient. Il faut voir le côté positif, nous sommes en bonne santé alors faisons en sorte d’être prêts pour la reprise ».

Agé de 25 ans aujourd’hui, Jérémy le sait, il lui reste de belles années devant lui et assez pour rester ambitieux, même s’il n’oublie pas d’où il vient et comment il s’est construit : « Je suis passé par des moments de doutes, mais j’ai réussi en travaillant sans arrêt et plus que beaucoup d’autres. Je connais mes qualités et mes lacunes. Bien entendu, j’aimerais jouer plus haut, mais il faut les opportunités et je garde cet objectif dans un coin de la tête. Et pourquoi pas avec Joeuf ? ». Et dans un rêve le plus fou, Souffel’, aujourd’hui en Pro B. Un retour au premier plan pour son club de cœur qui ne le surprend pas : « Je ne suis pas du tout surpris. Ils ont toujours fait du très bon travail là-bas. Mais d’une manière générale, les dirigeants alsaciens savent garder les pieds sur terre et ils sont malins. Malgré des budgets moindres, ils gèrent très bien leur club. Et revoir le BCS en Pro B me rend heureux pour eux et fier d’être passé par là ».

Une fierté que Jérémy étrenne dès lors qu’il porte un maillot de basket, que ce fut celui de Souffel’ autrefois ou celui de Joeuf, aujourd’hui. 

Crédit photo : Joeuf Homécourt Basket

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