Emma Peytour, « viser les playoffs la saison prochaine »
Emma Peytour (combo guard, 1m72, 19 ans) est passée par le centre de formation de la SIG Strasbourg et évolue depuis 2018 au sein de l’équipe première. Elle se prépare pour une nouvelle saison en LF2 avec le club alsacien.
Après avoir commencé à Saint Joseph, en benjamines, où elle a gagné le titre de champion départementale, en 2014-2015, elle rejoint la SIG pour évoluer en cadette région puis, en cadette France. Elle continue, chaque année, sa progression. Elle évolue ensuite avec l’équipe Espoirs en NF3 avant de faire partie de l’équipe qui réussit à accrocher la montée en LF2, il y a deux ans. Enfin, la saison dernière, elle réalise sa première saison à ce niveau (4,6 points pour 1,8 d’évaluation en 19 minutes). « J’étais un des plus jeunes de l’effectif, mon rôle était d’amener de l’énergie à l’équipe en étant à fond en défense et en apportant du scoring avec mon tir longue distance. »
Emma est une combo guard, « je pense que j’ai plus un style de jeu de poste deux, mais il faut que je garde cette capacité de monter la balle et cette polyvalence. J’ai un jeu plutôt spontané, en fonction de comment cela se passe sur le terrain, je vais m’adapter. Mon point fort serait ma spontanéité et mon tir longue distance. J’aime beaucoup le style de jeu de Marine Johannès, qui est très forte dans la prise de décision et qui est une joueuse très complète. » Par la suite, elle doit encore passer plusieurs paliers pour s’imposer en deuxième division féminine. « J’aimerai encore améliorer ma vision du jeu, pour que je puisse faire de meilleurs choix et améliorer ma dextérité pour que je sois plus à l’aise sur les changements de rythme. Depuis trois semaines à peu près, j’ai repris les entraînements individuels, notamment spécifiquement sur du travail de shooting et de dribble. En plus, je vais régulièrement à la salle pour améliorer ma condition physique. » Pour sa vraie première saison en deuxième division, elle a dû s’adapter. « Lors de la première partie de saison, j’ai eu un vrai passage à vide, rien ne voulait rien rentrer et pourtant ce n’était pas faute de travailler ! » En effet, sur les onze matchs de la première partie de saison, Emma cumule seulement 14,8% de réussite à 3 points pour plus de 2 tentatives par match. « Je n’ai pas baissé les bras, j’ai continué à travailler et à faire des entraînements en plus. En deuxième partie de saison, sur le peu qu’on a pu jouer, j’étais plus à l’aise. Le travail commençait à payer et je n’arrête pas pour continuer à m’améliorer. Ce qui m’a fait tenir c’est de travailler plus, tant qu’on a un vrai objectif c’est plus simple d’y arriver. J’ai continué à prendre mes tirs, mes coachs et des joueuses étaient toujours là derrière moi et me disaient que cela allait tourner. Mon entourage m’a aussi beaucoup aidé, cela a clairement joué et cela m’a permis de ne pas cogiter, j’ai continué à jouer normalement. » Ses efforts lui permettent de redresser la barre durant la deuxième partie de saison, avant que le championnat soit finalement interrompue à cause de la crise sanitaire. Sur les six matchs de la deuxième phases, elle a ainsi à 44% de réussite à 3 points et plus de 4 tentatives par match. Collectivement, le bilan est aussi positif. « Avant que la saison commence on avait pour objectif d’atteindre les playoffs en obtenant un maintien le plus rapidement possible. En Ligue 2 il n’y a qu’une place entre le maintien et les playoffs (les huit premiers sont qualifiés en playoffs, tandis que les deux derniers descendent. Cependant, comme le CFBB est habitué aux dernières positions et qu’il ne peut pas être relégué, la dixième place est donc souvent synonyme de relégation), malgré souvent des filles en moins, on a su jouer notre jeu et rivaliser avec des équipes qui avaient des objectifs bien plus élevés. »
La préparation de la saison prochaine n’a pas encore débuté, en revanche, Emma connaît déjà bien ses futures coéquipières. « On se retrouvera toutes aux alentours du 20 août, mais j’ai déjà rencontré Fayzat Djoumoi lors de stages en équipe de France et j’ai aussi croisé Victoria Majekodunmi lors des stages 3×3 de l’équipe de France U23. Sur le papier, je trouve qu’on a vraiment une belle équipe. Je pense que notre objectif sera vraiment d’aller chercher la sixième-cinquième place pour aller en playoffs. On a une équipe plutôt jeune, mais Louise Dambach, par exemple, a commencé dans le championnat à 16 ans, ce qui fait qu’on a plusieurs joueuses très expérimentés. Individuellement, j’aimerai grappiller quelques minutes supplémentaire mais surtout faire une saison où je peux davantage apporter, que ce soit au scoring ou en défense. » Et pour la suite ? « Mon objectif premier, d’ici cinq ans, serait de pouvoir occuper un vrai rôle dans un club d’une des deux premières divisions et de pouvoir faire une vraie carrière dans le basketball professionnel. Actuellement, je suis en STAPS, je sais que c’est important que je continue les cours pour toujours avoir un double projet. Je garde aussi le 3×3 en tête (elle a été médaille d’argent lors de la Coupe d’Europe U18 en 2018), j’espère d’ailleurs être appelé en Equipe de France en U23, c’est un vrai objectif pour moi. Par la suite, j’ai envie de faire les championnats d’Europe, la coupe du monde et même, si je peux, les Jeux Olympiques ! »
Crédit photo : Guillaume Poumarede