Xavier-Robert François, « A Strasbourg, j’ai fait partie d’un club d’élite »

Entre 2012 et 2015, Xavier-Robert François, jeune intérieur belge, a fréquenté le parquet du Rhénus ainsi que bons nombres de terrains en France. Mais depuis ses années espoirs au sein de la SIG Strasbourg, sa carrière a pris une toute autre trajectoire.

Premier arrêt, Arlon. C’est là, alors âgé de 10 ans, que Xavier-Robert s’est lancé dans le basket. Grossièrement, nous pourrions résumer cette histoire à une affaire de taille : « J’avais essayé différents sports avant. Mais comme j’étais grand, on m’a poussé vers ce sport. En plus, personne dans ma famille ne jouait au basket ». A cette taille déjà imposante, 26 nouveaux centimètres s’ajoutaient entre 12 et 14 ans, ce qui inscrivait définitivement le basket dans l’emploi du temps de Xavier-Robert. Désormais, ce n’était plus juste au sein de sa commune natale, proche du Luxembourg, qu’il enfilait les points et les rebonds : sélections provinciales et régionales s’accumulaient jusqu’à intégrer le centre de formation wallon. Quatre ans qui lui permettaient d’avancer et de progresser même s’il le rappelle, « mon principal atout restait ma taille à cette époque ». Malgré cela, il se voyait régulièrement en équipe nationale de Belgique, U16, U18 et U20 tout en découvrant la première division nationale avec le Liège Basket.

Trois ans à Strasbourg

A 18 ans, l’intérieur se trouvait alors confronté à un premier choix de carrière : « Je ne savais pas encore trop où je voulais aller, poursuivre dans le basket ou mes études. J’hésitais même avec les Etats-Unis. Ayant commencé le basket sur le tard, j’avais certaines lacunes que je souhaitais rattraper, et j’ai entendu certains joueurs belges parler des centres de formations en France. C’était ce qu’il me fallait et après un échange avec un de mes entraîneurs, j’ai pu passer des tests pour intégrer un centre. Il y avait le Paris Levallois, mais comme il y avait déjà Vincent Poirier et Kevin Dinal parmi les intérieurs, ils étaient complets. Et puis, mon second test a été la SIG Strasbourg et c’est ce centre de formation que j’ai intégré ».

Le petit plus qui a aussi motivé Xavier-Robert ? « Travailler avec Vincent Collet. C’était juste parfait pour apprendre au mieux le basket. C’était très intéressant et j’ai beaucoup appris. Mais de manière globale, Strasbourg est un club d’élite et de très haut niveau ». Durant ces trois saisons, il alternait entre les Espoirs de Lauriane Dolt et le groupe professionnel, même si les entrées en jeu se faisaient rares… Et en 2015, quand l’aventure au centre touchait à sa fin, il rejoignait la Belgique et le club du Kangoeroes Willebroek. Quant au regard sur son aventure alsacienne, un petit regret pointait le bout de son nez : « Je suis arrivé un an trop tard en France. Pour n’avoir fait que trois ans à Strasbourg, je ne pouvais prétendre au statut JFL, ce qui m’a sans doute fermé quelques portes par la suite. Je n’étais pas assez fort pour remplacer ou prendre la place d’un américain, en Jeep Elite ou même en dessous. En pro B, il y avait de la place pour deux non JFL et je devais donc rivaliser avec des américains. Alors, quand l’offre de la Belgique est arrivée, je n’ai pas hésité longtemps et j’ai accepté ».

Les études, plus que le basket

De retour chez lui et fort de son apprentissage auprès du club alsacien, une nouvelle carrière devait s’ouvrir pour Xavier-Robert au sein de la ligue belge. Pour sa première saison professionnelle, son club était destiné à évoluer en milieu de tableau, même si le pivot et ses coéquipiers visaient les Playoffs. Manqués lors d’une première saison marquée par une blessure, « Je me suis déchiré le ménisque et j’ai joué avec toute la saison », mais atteints lors de la seconde, qui marquait également son départ vers le Mons Hainaut Basket. Là, il découvrait la coupe d’Europe au sein d’une saison « lourde, avec 70 matchs. Mais Mons jouait dans le haut du tableau ». Pourtant, en pleine saison 2018/2019, il prenait la décision d’arrêter le basket, complètement. Pour reprendre ses études : « J’ai consacré beaucoup d’années au basket. Les dernières années, j’avais connu des problèmes physiques qui me gênaient, d’autant plus que mon jeu dépend beaucoup de mon physique. J’en avais marre. En plus, j’en avais assez de la manière dont cela se passe au haut-niveau, de la pression. Tout ceci faisait que je prenais moins de plaisir à jouer. Je ne me voyais pas arriver là où je souhaitais aller. Alors, à 25 ans, j’ai décidé d’investir mon temps dans quelques choses de solide avec mes études. Je ne regrette pas du tout, je suis vraiment content. Ce n’était pas une décision facile, mais j’avais un plan B. Je voulais aussi revenir jouer au Luxembourg et cumuler avec mes études. Aujourd’hui, cela marche bien pour moi. Le niveau est moins élevé mais je prends à nouveau beaucoup de plaisir. Il y a moins de stress, moins de frustration. C’est un changement total de vie ».

Licencié aujourd’hui au Luxembourg, il entrevoit le basket d’un autre œil avec Walferdange. Un plaisir retrouvé, comme il le soulignait et pourquoi pas, un jour, occuper une autre fonction dans ce sport : « Coacher ? Pourquoi pas mais je ne me suis pas encore vraiment posé la question. Ce sera peut-être simplement pour accompagner mes enfants par exemple ».

Un bon moyen de rester proche du basket tel qu’il l’apprécie.

Crédit photo : Audrey Feltz

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