Portraits

Julien Schaller, « Durant quatorze ans, j’ai connu de très belles choses à Geispo’ »

Du club, il doit en connaître tous les recoins. Pourtant, à compter de la saison prochaine, Julien Schaller ne portera plus les couleurs bleues et blanches de Geispo’ puisqu’il met un terme à sa carrière de joueur.

C’est au retour de ses vacances que Julien a accepté de répondre à quelques questions. Après le confinement, le besoin se faisait ressentir de retrouver un air différent : « Nous sommes partis avec ma femme en road-trip, en montagne principalement. Nous avions besoin de prendre l’air et de refaire du sport, autre que le basket ». S’il assure tout de même avoir été de retour sur les terrains pendant l’été, « pour revoir les amis et retoucher le ballon », ce n’était pas lié à un manque de basket-ball. Ce sport qu’il pratique depuis l’âge de treize ans et ses débuts à Epfig, Julien va le mettre (en partie) de côté la saison prochaine.

Si ses premiers paniers ont été marqués avec l’Unitas dans le centre-Alsace, c’est bien à Geispo’ que son histoire s’est écrite. Voilà de nombreuses années qu’il arbore le maillot bleu et blanc avec toujours le même plaisir : « A partir des cadets, je cherchais un club avec plus d’ambitions. Epfig, c’était bien car je jouais avec mes amis d’enfance. De belles années. Mais j’aspirais à autre chose. Mon frère avait rejoint le CJS quelques années avant alors j’ai emboîté son pas ». Et ce pas, ce fut il y a quatorze ans. Une belle longévité qui cessera donc la saison prochaine : « C’est un club vraiment sympa. Il y a des dirigeants et des bénévoles exceptionnels. Nous étions toujours bien reçus. Le complexe et les installations sont parfaits. Les dernières années, c’est vrai que j’aurais pu partir pour retrouver la N3, mais ce n’était pas mon but ».

Une dernière année, entre haut du classement et blessures

Au moment de voir les différents championnats toucher à leur fin prématurément à cause de la COVID-19, la décision de Julien était déjà prête : « J’ai déjà hésité à arrêter l’année dernière et l’idée m’est revenue petit à petit. J’ai été souvent embêté par des petites blessures, j’ai une aponévrosite au talon notamment. Depuis janvier, je ne m’entraînais plus qu’une fois par semaine, avec le match le week-end. J’avais réduit par besoin physique donc ceci m’a poussé à dire stop. Mais je ne mettrais pas le basket totalement de côté ». Une décision sans retour ? « La seule chose qui aurait pu me permettre de jouer une année supplémentaire aurait été la montée en N3. Je reste un compétiteur alors cela m’aurait peut-être donné envie de continuer à ce niveau un an supplémentaire, avec ce groupe ».

Malheureusement, cela n’a pu avoir lieu et revoir Julien sur les parquets sera donc compliqué. Ce qui ne l’empêche pas de tirer un dernier regard sur ces quatorze saisons au sein du Cercle Jean Sébastien, rebaptisé par certains « Cercle Julien Schaller » : « Nous n’avions pas toujours été performants comme ces dernières saisons. Mais durant mes quatorze ans, j’ai connu de très belles choses à Geispo’. Il y a un noyau fort qui soude tout le groupe. L’arrivée de François voilà trois ans a également apporté  une nouvelle dynamique et cette saison, nous étions arrivés à maturité. Tout était bien équilibré. La saison prochaine devra rester sur la lancée de celle-ci. L’équipe doit monter car Geispo’ doit avoir une équipe masculine en N3. Pour cela, je pense que chacun devra respecter son rôle et faire des efforts. Même si cette année tout roulait bien, il faudra tout recommencer à zéro ».

Un modèle à Geispo ‘

Pour son désormais ancien entraîneur, François Lepeltier, Julien avait tout du capitaine modèle : « Il était exemplaire. Que ce soit sur terrain pendant les matchs et entraînements, ou lors de la troisième mi-temps. A mon arrivée et si mes souvenirs sont bons, il n’occupait pourtant pas ce rôle. Mais c’est logiquement qu’il lui est revenu de par son investissement et son état d’esprit. Et puis, il avait un vécu important et c’était le plus ancien dans l’équipe. Il avait cette aura auprès des autres ». En plus d’un capitaine, François découvrait un joueur puissant, rapide, au QI basket intéressant et dont la présence, ou plutôt les absences, se faisaient ressentir : « Il avait cette capacité à booster son équipe, comme à la calmer lorsque c’était nécessaire pendant le match. Julien, c’est le type de joueur que je préfère avec moi que contre moi (rires). Et pour finir, un entrainement avec lui n’est pas le même que sans lui. Il déteste perdre et est hyper exigeant avec lui…. et les autres! Je l’ai souvent constaté pendant ces trois ans… Encore plus depuis début janvier ou il ne s’entrainait que les jeudis : les mardis étaient moins intenses. Mais cette décision a été prise conjointement car le jeudi, il y avait l’apéro qui suivait (rires) ».

Pendant cette longue période au sein du club, le capitaine des SM1 a également dû prendre un rôle autre que celui de joueur. Avec une équipe féminine évoluant à haut niveau (Nationale 1, l’équivalent de la troisième division nationale), les garçons se retrouvaient parfois au second plan : « Nous passons après les filles, ce qui est logique car elles évoluent à un haut-niveau. Il faut l’accepter et nous l’avons, à mon sens, toujours fait. Je ne trouvais cela même pas dérangeant, plutôt juste même. Entre nous, nous arrivions à nous débrouiller si nous en avions besoin. Et si certains n’acceptaient pas cette vision des choses, j’ai envie de dire qu’ils n’avaient rien à faire à Geispo ‘ ».

Désormais, c’est un tout nouveau chapitre de sa vie qui va s’ouvrir. Fini les déplacements et les matchs le week-end mais malgré tout, la passion de la balle orange sera toujours présente à travers sa vie professionnelle : « J’entraîne des jeunes collégiens et lycéens à Haguenau où je suis responsable d’une section. Donc le basket n’est pas mis totalement de côté ».

Et si le manque devenait trop dur à contenir, il restera toujours une place pour lui au sein du cercle, son cercle.

Crédit photo : Kuba.Fr

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