Guillaume Payen-Boucard, « Avec le basket, j’ai un sentiment d’appartenance »

Il sera la saison prochaine un des fers de lance du Mulhouse Basket Agglomération. Pour sa seconde saison dans le Haut-Rhin, toujours en Nationale 1, Guillaume Payen-Boucard espère bien aider le MBA a concrétiser son désir de retrouver rapidement la Pro B.

En arrivant à Mulhouse à l’aube de l’exercice 2019/2020, Guillaume Payen-Boucard n’en était pas à son coup d’essai avec le basket hexagonal. Lors de la saison 2016/2017, il avait déjà porté les couleurs du GET Vosges, toujours en Nationale 1. Alors, rejoindre le Haut-Rhin n’a pour lui pas été un choix difficile à prendre : « J’ai bien aimé ma première expérience dans ce championnat et il faut dire que j’aime énormément la France, c’est un super beau pays avec beaucoup d’histoire. J’ai aussi de la famille ici et c’est toujours un privilège de pouvoir lui rendre visite après plusieurs années ». S’il a finalement choisi de poser ses valises pour une deuxième saison consécutive avec le club désormais nommé MBA, sa première année était-elle aussi réussie : « Je me suis plutôt bien senti la saison passée. Mon coach et mon équipe voulaient que je reste agressif tout au long de la saison. Pour ça, je me devais de rester confiant en mes capacités à impacter le match dans différents aspects du jeu, que ce soit aux rebonds, en transition, ou en provoquant des fautes.Je trouvais que l’équipe était en constante progression durant la saison. Nous étions sur une bonne lancée dans les derniers mois avant que la pandémie ne vienne interrompre le championnat ». Promu, la formation mulhousienne s’assurait un maintien tranquille et s’apprêtait à disputer cette fameuse poule du « milieu ». Statistiquement, Guillaume affichait des lignes plutôt satisfaisantes : 16,5 points, 8,6 rebonds et 3,5 passes décisives, en 37 minutes de moyenne. Soit, le troisième meilleur marqueur de la poule B et … le meilleur rebondeur. Plutôt intéressant pour un ailier.

Des performances qui seront très certainement bénéfiques au MBA pour espérer se rapprocher encore un peu plus des cadors de Nationale 1 et lorgner, petit à petit, sur une prochaine montée en Pro B : « La pandémie de COVID-19 a compliqué certaines choses, c’est vrai. Rejoindre la Pro B reste un objectif que je tiens à réaliser. En attendant cette opportunité, renouveler mon contrat avec Mulhouse me conforte. Et si c’est avec ce club que je réaliserai cet objectif, je serai heureux de pouvoir faire partie d’un projet ambitieux, Mulhouse est entre les mains de très bon dirigeants et je sais qu’ils feront tout pour y parvenir ». Joueur mobile et complet, il cherchera toutefois à continuer à étoffer son jeu, toujours sous la houlette de Jean-Luc Monschau, « un excellent coach dont j’apprécie énormément la grande expérience du basket ». Plus particulièrement, c’est sur son adresse longue distance que Guillaume souhaitera travailler : « Mon tir à trois-points devra devenir plus consistant – 25% la saison passée – et je vais essayer de réduire mon nombre de balles perdues – 3,38 de moyenne par match-. Mais surtout, je voudrais ne pas me blesser pour pouvoir disputer une saison complète. Collectivement, j’espère que nous arriverons à atteindre le Top 5 de la Poule. Je suis confiant. Avec les joueurs qui ont choisi de prolonger et ceux qui se sont ajoutés, nous allons pouvoir continuer et solidifier notre progression dans le championnat ». Une ambition mesurée, mais assumée.

Le basket, sa découverte

Pourtant, le basket n’a durant de longues années pas fait partie de la vie de Guillaume. Sport national au Canada, c’est le hockey qui a durant de nombreuses saisons occupées ses séances sportives : « Le hockey était le sport le plus populaire dans la région ou j’habitais donc j’y ai joué afin de pouvoir m’intégrer aux autres jeunes, chose qui n’a souvent pas été facile étant le seul noir dans la région. Avec le basket, j’ai eu un sentiment d’appartenance et j’ai tout de suite ressenti que les jeunes qui y jouaient étaient plus ouverts d’esprit. Et sur un terrain de basket, je trouve que nous avons la possibilité de nous exprimer physiquement et émotionnellement d’une manière plus personnelle par rapport, par exemple, au football ou aux sports devant être joués casqués ». Ce changement s’est produit à l’âge de treize ans : « J’ai découvert le basket à l’école, pendant la récréation. Je regardais un groupe de jeunes un peu plus âgés que moi jouer et cela a tout de suite piqué ma curiosité. J’ai ensuite commencé à l’âge de 15 ans dans l’équipe de mon école ».

Mais démarrer sur le tard une nouvelle discipline nécessite de changer certaines habitudes : « J’ai du m’adapter à jouer dans un système beaucoup plus structuré que ce dont j’avais l’habitude. Et travailler, comme sur mon tir. Une chose que je m’efforce encore de faire aujourd’hui ». Après son parcours universitaire à Carleton et le GET Vosges, Guillaume a voyagé : la Finlande, un retour au Canada avec de signer à Mulhouse. Et l’occasion de voir et s’imprégner de différentes cultures et manières de jouer et comprendre le basket : « Je dirais que les plus grandes différences entre le basket américain et européen sont le niveau athlétique et la structuration du jeu. Il sera plus athlétique en Amérique, mais moins structuré ».

Et avec la CEBL (Canadian Elite Basketball League) disputée cet été, ce sera encore une belle opportunité pour Guillaume de se préparer à la prochaine saison avec Mulhouse : « Je suis impatient de débuter la saison et disputer la CEBL est une bonne occasion pour bien la préparer. C’était une opportunité pour retrouver le basket et surtout, un sentiment de compétition après la pause forcée par la pandémie ». Car de retour en Alsace, le rythme sera soutenu, entre le championnat, les entraînements ou encore ses études de finance, menée de front pour préparer l’avenir et « être prêt lorsqu’il sera temps de commencer un nouveau chapitre de ma vie ». Puis, il lui restera encore une bonne chose à réaliser à Mulhouse : se rendre à l’Iceberg, la patinoire des Scorpions pour y assister à une rencontre des locaux : « Je n’ai pas encore eu la chance d’assister à des rencontres mais je compte bien le faire cette saison et supporter l’équipe! ». Histoire de garder cette attache avec son premier sport pratiqué, même si c’est bien à travers le basket que son histoire s’écrira.

Crédit photo : MPBA Jean Laurent Soltner

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