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Emmanuel Hoerter, son basket de Molsheim à Charleville

(Emmanuel Hoerter, au centre)

Ses débuts dans le basket, il les a connus à Molsheim Aujourd’hui, Emmanuel Hoerter évolue au sein du club de Charleville-Mézières, une des meilleures formations de l’Hexagone en termes de Basket féminin. Avec en tête, encore beaucoup d’autres objectifs.

Le petit garçon toujours présent à la salle, c’est ainsi que pourrait être décrit Emmanuel Hoerter (31 ans). Enfant, il démarré au CSG Molsheim et l’implication de ses parents au sein du club le prédestinait logiquement à fouler les parquets.  Des Babys à l’équipe sénior, il restait fidèle à son club avant de s’en aller à Rosheim, Eckbolsheim et Erstein pour y disputer (déjà) ce qui sera sa dernière saison de joueur. Il n’avait alors que 21 ans et sa faveur s’était portée sur le banc et le rôle d’entraîneur, « jouer n’était plus ma priorité ».

Comme certains le disent si bien, « il n’a pas arrêté de jouer, mais à commencer à entraîner ». Un peu par hasard, cette nouvelle passion est née lorsqu’il décida, âgé de seize ans, d’aider son club en s’occupant d’une équipe de poussines : « Tout s’est un peu fait par hasard. Etant très régulièrement à la salle, j’ai commencé à aider en entrainant les poussines. Le club manquait souvent de personnel pour encadrer les équipes de jeunes. Petit à petit, cette facette du jeu m’a plu et ne m’a plus lâché. Même si j’étais jeune, je me mettais déjà une certaine pression quant à la qualité du travail fourni. Je voulais vraiment que mes joueuses progressent ». Un cheminement qui ne s’arrêtait pas là. Durant ses années au lycée, l’envie de suivre des études dans le commerce laissèrent peu à peu place à celle de vivre de sa passion : « A la fin du lycée, j’ai changé mes vœux, décidant d’aller faire STAPS plutôt que de suivre les études de commerce auxquelles je me prédestinais ».

En parallèle, il démarrait par coacher une équipe de garçon, des séniors, où il était … un des plus jeunes : « C’était particulier. Déjà, car je ne m’étais occupé que d’équipes de jeunes jusque-là. Et puis, j’étais moi-même encore jeune, 23 ans, et que plusieurs joueurs étaient plus âgés que moi ».

A la découverte de l’Euroleague féminine

Il aurait alors été difficile pour lui de penser que quelques années plus tard, il intégrerait Charleville-Mézières, un des meilleurs clubs féminins en France. Et pourtant, c’est bien ainsi que se résume la suite de sa carrière, avec toujours cette petite touche de hasard qui fait si bien les choses : « Mon arrivée à Charleville s’est faite, elle aussi, un peu par hasard. Lorsque j’étais en stage au pôle espoirs féminin, j’ai intégré un camp de basket en Alsace comme entraîneur et il y avait Leïa Bouderra parmi les jeunes. En discutant avec elle, elle m’a mis en contact avec sa sœur, Amel, qui est ensuite passée sur le camp en compagnie de Romuald Yernaux (l’entraîneur des Flammes Carolo) et Julien Pincemin (aujourd’hui entraîneur à Reims, en Ligue 2) . Nous avons sympathisé et sommes restés en contact. L’année suivante (en 2012), je passais mon Brevet d’Etat à Nancy et pour mon année d’apprentissage, j’ai pu intégrer le club de basket de Charleville-Mézières ».

Le club ardennais grandissait très vite durant cette période, au point de disputer l’Euroleague féminine quelques années plus tard : « Préparant le diplôme d’assistant vidéo auprès de la FFBB, j’ai pu intégrer le staff du groupe professionnel avec cette fonction lors de la saison d’Euroleague ». Pourtant, ce n’est pas à travers cette voie qu’Emmanuel souhaite évoluer dans l’immédiat : « Je suis responsable technique de toute la partie amateur du club. J’interviens auprès des différents entraîneurs pour coordonner la politique sportive du club auprès des jeunes. Bien que j’aie aussi pu intégrer le staff de l’Etoile Charleville (le club masculin) un an, en tant qu’assistant de Cédric Heitz, je privilégie le travail avec les jeunes. C’est dans ce domaine que je me sens le plus à l’aise actuellement ». Et dans le secteur féminin de préférence : « Il reste encore beaucoup de choses à construire. Mais le basket féminin progresse vite, il n’y a qu’à voir les résultats des clubs français en coupe d’Europe. Mais d’une manière globale, il n’est pas encore reconnu à sa juste valeur ».  

Les équipes de France jeunes, une réelle envie

Bien dans ses baskets, dans sa vie et dans sa région, il n’envisage pas non plus un retour en Alsace : « Je me sens bien ici. Et puis je suis loin de l’Alsace, sans en être réellement loin ». En plus, il lui reste encore quelques objectifs à atteindre avant d’envisager de rentrer : « L’équipe de France jeunes ? Ce serait le top du top. J’y postule officiellement tous les ans, depuis maintenant trois saisons. Tu vis une vraie aventure, sur une période très courte. Cela présente un côté très intéressant. Et pour la saison prochaine, j’espère bien décrocher mon diplôme d’assistant vidéo ». Déjà titularisé sur des sélections régionales, Emmanuel juge d’ailleurs ce travail différent de celui qu’il gère au quotidien à Charleville : « Il y a beaucoup de transversalité entre les sélections et le travail de formation avec les jeunes mais ces deux facettes restent pourtant très différentes. En sélection, tu vis tout le temps avec les jeunes et tu peux tout contrôler. Au sein d’un centre de formation par exemple, ils sont là sur plusieurs années. Tu leur laisses alors plus d’autonomie pour les emmener par eux-mêmes vers le haut niveau ».  

Et lorsqu’Emmanuel est sollicité pour se remémorer un souvenir marquant de sa jeune carrière, c’est un Final Four, disputé avec Charleville, qui ressort : « C’est notre match de médaille de bronze Espoirs LFB la saison dernière. C’est là mon meilleur souvenir je pense. En plus, c’était le jour de mes 30 ans et les filles ont poussé la chansonnette sur la fin ».

Crédit phot : FCB Basket

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