Mouhamed Diagne : « La saison prochaine sera déterminante pour moi »
Son premier contrat professionnel, il l’a signé à Souffelweyersheim. De cette saison écourtée, Mouhamed Diagne a beaucoup appris et progressé, c’est du côté de Kaysersberg l’année prochaine qu’il voudra endosser plus de responsabilités.
S’il a fallu à Mouhamed quelques années avant de choisir définitivement entre football et basketball, une chose était sûre : il se prédestinait à jouer avec ses mains. Tout une histoire pour ce jeune garçon qui a démarré comme gardien de but dans son quartier au Sénégal avant de faire le choix de la balle orange à douze ans. Finalement, c’était une continuité pour lui, issu d’une famille de basketteur : « Mon père et mon frère jouaient au basket, donc c’est quelque part logique que je choisisse cette voie. J’ai démarré dans mon quartier avant de rejoindre l’académie de Dieda en 2012. J’y suis resté un an et demi avant de m’envoler pour la France et Calais ».
Pour sa famille, rejoindre la France était important pour que Mouhamed poursuive ses études et se forme. Lui décidait d’y ajouter le volet sportif : « Je suis allé à Calais au sein d’une famille d’accueil. L’école que j’ai intégrée proposait une section sport-études. J’ai ainsi pu poursuivre ma formation dans le basket. La ville restait à taille humaine et me permettait de bien m’imprégner de cette nouvelle vie ». L’aventure dans le Nord de la France ne durait pourtant qu’une saison. Orléans et quelques autres centres de formation faisaient les yeux doux au jeune ailier pour qu’il intègre leurs structures : « Malgré cela, je suis toujours très proche de ma famille d’accueil ».
Cinq saisons à Orléans
« J’avais le choix parmi différents centres de formation, mais le projet présenté à Orléans me semblait le plus adapté. En plus, j’avais également de la famille dans cette ville. Voilà pourquoi j’ai rejoint l’OLB ». C’était parti pour cinq longues et belles saisons. Entre la Pro A (devenue Jeep Elite depuis) et la Pro B, Orléans est un club qui compte dans le paysage du basket français. Vainqueur de la Coupe de France 2010 notamment, plusieurs joueurs d’expérience composaient l’effectif orléanais lors du passage du jeune sénégalais. Résultat, Mouhamed s’imprégnait de leurs conseils et progressait : « J’y suis devenu un professionnel, grâce au contact des très bons joueurs mais également avec l’aide des coachs et de l’organisation. J’ai grandi sur et en dehors du terrain à Orléans. Ce club m’a transmis beaucoup de valeurs. J’ai pu intégrer le groupe professionnel, en Pro A, puis en Pro B et progresser en continuant à jouer avec les jeunes ».
Du temps de jeu, c’est exactement ce que Mouhamed était venu chercher du côté de Souffel’. Une décision réfléchie et prise après les échanges avec Stéphane Eberlin : « Mon départ d’Orléans était logique. Je voulais continuer à progresser, ce qui veut dire qu’il me fallait du temps de jeu. Le projet présenté par Souffel’ m’a convaincu. Le discours du coach m’a paru clair et honnête sur la manière dont il voulait m’utiliser. Les échos que j’ai eu sur le club aussi m’ont convaincu. Et grâce à ce projet, j’allais pouvoir me prouver que j’avais le niveau ». Ses débuts étaient pourtant timides. Un nouvel environnement, une nouvelle manière de jouer et le temps de jeu ne suivait pas forcément en début de saison. Pas de quoi affoler l’ailier qui prenait son mal en patience tout en continuant à travailler et à garder un bon état d’esprit : « Mon temps de jeu a vraiment commencé à grimper à partir de décembre. Au début, même si je n’avais pas beaucoup de minutes, je continuais à travailler car je savais que cela finirait par payer. Et ce fut le cas. Je pense même que sans l’interruption de la saison, mes moyennes auraient encore augmenté ». Un sentiment qui se confirme dans les chiffres. Jusqu’à la treizième journée, il jouait entre 5 et 6 minutes de moyenne (pour 0.7 point), contre 9 minutes et 2 points de moyenne depuis début janvier.
Direction KB
Sa première saison professionnelle s’achevait finalement sur 7 minutes, 1,3 point et 1,2 rebond de moyenne. Si l’aventure avec Souffel’ prenait fin, elle se poursuivra avec l’Alsace puisque Mouhamed va rejoindre Kaysersberg et la Nationale 1. Là aussi, il s’est laissé convaincre par le discours de Fabien Drago, son futur entraineur : « Le projet de KB est intéressant. C’est un endroit où je pourrais vraiment avoir des responsabilités, et jouer. Fabien Drago m’a dit qu’il voulait une équipe compétitive et il voulait réaliser une bonne saison, après deux années compliquées. Le cadre de vie est plaisant aussi. J’ai bien aimé le village, c’est un ensemble qui m’a convaincu de venir ici ». S’il connaît déjà un peu le coin, c’est également le cas pour certains membres de l’effectif : « Je connais Corentin Lopez et j’ai déjà pu affronter Melvyn (Govindy) et Hugo (Bourblanc) à plusieurs reprises ».
A 23 ans, l’avenir est devant lui. Néanmoins, Mouhamed ne se projette pas encore aussi loin mais sait que son exercice avec KB pourrait bien être important pour la suite : « Je prends étape par étape. L’année dernière, c’était une façon pour moi de me jauger et de voir les résultats de mon travail en espoirs. La saison prochaine, je veux confirmer et pouvoir ensuite me tourner vers l’avenir. Ce sera une saison déterminante pour moi. Bien sûr que je vise le plus haut niveau, mais pour l’instant, ma prochaine étape est Kaysersberg ».
Et quel meilleur endroit que la route des vins pour voir Mouhamed se muer en grand cru ?
Crédit photo : Myriam Vogel
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