Portraits

Marjolin Leprêtre, objectif N3

Marjolin Leprêtre a disputé une grande partie de sa carrière avec le maillot d’Holtzheim sur les épaules. Aujourd’hui à Schirrhein, il espère bien revivre une aventure similaire à celle vécue sur les rives de la Bruche.

Un choix simple et rapide. Ainsi pourrait se résumer la manière dont Marjolin a démarré le basket dans son enfance. Originaire de Wangenbourg-Engenthal, il s’est très vite rapproché du club local : « Dans mon village, il n’y avait pas de club de foot, seulement un club de basket. Et quand plus tard j’hésitais entre foot et basket, mon père m’a permis de faire un choix simple et rapide. Il m’a dit : s’il pleut, je ne viendrai pas te voir au foot. Alors, j’ai choisi de rester au basket ». Tout simplement. Par la suite, l’actuel joueur de Schirrhein rejoignait le WOSB, club distant de quelques kilomètres de Wangenbourg. Là-bas, il jouait jusqu’en deuxième année de cadets, formé notamment par Farid Bekissa ou Stéphane Frentzel. Un niveau au-dessus de ce qu’il avait pu voir jusqu’ici, avant de franchir une nouvelle étape en rejoignant Sarrebourg. Toujours en catégorie cadets, il disputait avec le club mosellan le championnat de France. Ses semaines étaient alors rythmées par quatre entraînements, en plus des matchs et cette expérience constituait sa première rencontre avec le niveau national.

La seconde, il la connut lors de son passage à Holtzheim. En neuf ans à la Vogesia, Marjolin a grandi, sur et en-dehors des terrains. Arrivé à 18 ans sur la pointe des pieds, il a découvert quatre divisions différentes : de la Région jusqu’à la Nationale 2, le quatrième échelon français. Un passage où il a également connu ses meilleurs souvenirs en sénior : « Je n’imaginais pas le club monter aussi haut. La première année a d’ailleurs été compliquée. C’est l’arrivée de Serge Flick qui m’a permis de décoller. Il m’a fait confiance, m’a donné plus des responsabilités. Ensuite, avec ses relations, il a pu faire venir certains joueurs. Nous sommes rapidement montés et n’avons connu qu’une seule saison en pré-nat’, avant de logiquement en passer plusieurs en Nationale 3. Chaque année, nous sentions néanmoins que nous progressions ». L’aventure était belle et chaque saison apportait son lot de joie et succès, la dernière en date étant la montée en Nationale 2. Arriver à ce niveau était une belle récompense pour Marjolin. Travailleur, il laissait passer l’euphorie entourant l’accession et se penchait déjà sur cette saison qui devait marquer un tournant dans sa carrière : « Au moment de la montée en N2, j’ai pris un peu de recul. Je voulais poursuivre l’aventure, mais seulement si j’avais la possibilité de jouer, ne serait-ce que quelques minutes par match. Sinon, je souhaitais partir pour trouver un nouveau challenge ».

En accord avec le club, il décidait donc de poursuivre avec Holtzheim pour une nouvelle saison. Seulement, la suite ne se passait pas vraiment comme prévu : « Quelques jours après avoir signé ma licence, le club a engagé Julien Sauter, ce qui a nettement diminué mes chances d’avoir du temps de jeu. Cette arrivée me faisait passer onzième joueur. Je continuais à m’entraîner mais ne faisais plus vraiment partie du groupe. J’alternais entre l’équipe première et réserve et finalement, j’ai quitté le club à la fin de la saison ». L’histoire d’amour prenait fin brutalement et sans doute pas de la manière voulue par les deux parties.

Schirrhein, son nouveau cocon

Un mal pour un bien peut-être. Contraint de trouver un nouveau challenge, Marjolin a su rebondir à Schirrhein depuis deux saisons et en démarrera une troisième, quand les conditions sanitaires le permettront : « Cette façon dont l’aventure s’est terminée n’était pas celle espérée. J’aurais aimé poursuivre, avoir quelques responsabilités en N2, mais ça ne s’est pas fait. J’évolue maintenant à Schirrhein où je vais entamer ma troisième saison. J’ai retrouvé ici des sensations que j’ai pu connaître lors de mon passage à Holtzheim. Il y a de la simplicité, de la reconnaissance au sein du club. J’avais plusieurs propositions avant de les rejoindre, mais c’est l’ambiance globale du club et son côté familial qui m’ont convaincu de venir ».

Certes, Schirrhein n’évolue qu’en championnat pré national. Mais qu’importe, le joueur de 29 ans, meilleur marqueur de prénat’ en 2018-2019 (19,6 points) y retrouve de la confiance et du temps de jeu. L’ambition, également, car l’objectif du club est bien de tutoyer les sommets du dernier échelon régional. Par le passé, Schirrhein a déjà joué en championnat de France et le groupe qui se dessine pour la saison prochaine aura une réelle chance à défendre. Le travail fait avec les jeunes du coin pourrait aussi, à court terme, venir donner un plus à Marjolin et ses coéquipiers : « Schirrhein, c’est bien organisé avec notamment un bon vivier de jeunes. C’est certes excentré de Strasbourg, ce qui rend le recrutement parfois plus délicat mais l’équipe qui se dessine pour l’an prochain semble prometteuse. L’objectif sera de retrouver le championnat de France : nous voulons construire un groupe pour monter en Nationale 3. En avril, j’ai d’ailleurs reçu une proposition pour rejoindre un club de N2, mais j’ai choisi de rester ici ».

Un beau défi pour lui, bien qu’il lui reste encore quelques années pour le réussir avant, pourquoi pas, d’entamer une seconde carrière dans son sport fétiche : « Le basket, c’est dans mon ADN. J’aurais beaucoup de mal à quitter ce monde plus tard. Depuis 13 ans, j’entraîne des jeunes et j’aimerais bien poursuivre dans le coaching, collectif et individuel, à l’avenir ». Une envie qu’il a déjà commencé à toucher du doigt depuis maintenant un an, avec ses programmes d’entraînements individuels : « Je suis parti d’une réflexion en mai 2019. J’entraîne depuis plusieurs années et je me demandais comment aider les jeunes à progresser individuellement. D’où l’idée de lancer mon projet Basketball Workout 67. J’ai eu plusieurs demandes dès le début, avec des jeunes que je ne connais pas forcément. Je vais le faire avec des séniors aussi cet été et je reste disponible pour tous ceux qui aimeraient tester ce mode d’entraînement ».

Du plaisir avant tout pour ce passionné, en attendant de pouvoir à nouveau martyriser les défenses à coups de shoots primés.

Lien : Basketball Workout 67

Crédit photo : Florent Ott

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