Yannick Zachée, « Je souhaite encore performer quelques saisons »
Ayant lancé en parallèle de sa carrière de basketteur son entreprise de coach sportif (ZY Personal Trainer), Yannick Zachée a joué cette saison du côté de Holtzheim.
Comment as-tu démarré le basket ?
J’ai commencé à l’âge de huit ans et demi. C’est une histoire de famille car mes grands frères jouaient au basket, tout comme mon oncle. C’est lui qui m’emmenait tout le temps à ses matchs. C’est comme cela qu’est né mon attrait pour ce sport. Et surtout, ma mère m’avait dit que dès que je me lancerai dans un sport, ce serait cette discipline là que je pratiquerai. Donc c’est resté et je suis, encore aujourd’hui, amoureux de ce sport.
As-tu parfois eu l’envie de te lancer dans d’autres sports ?
Je suis originaire de région parisienne, beaucoup de mes amis jouaient au foot et le basket n’était pas le sport le plus pratiqué, surtout à l’école. A moment donné, je me disais que ce serait sympa d’aller jouer avec mes amis. Mais ayant choisi le basket, je savais que c’était dans ce sport que je voulais réussir. C’est précoce, mais dès mes neuf ans je savais que je voulais devenir professionnel.
Ton parcours t’a amené de Fos à la Pro B, qu’est-ce que tu en retiens ?
Que du positif. Il y a eu comme dans beaucoup de carrières des hauts et des bas. Devenir professionnel était mon objectif même si mon rêve était d’aller jouer en NBA.
Et as-tu certains regrets au regard de ta carrière ?
Un, peut-être. Celui de ne pas être parti aux Etats-Unis quand j’en avais la possibilité. Avant mon bac, j’ai eu l’opportunité de partir en Junior College, mais ça ne s’est pas fait. L’éloignement était compliqué pour ma mère, déjà à Istres c’était dur alors les Etats-Unis… C’est peut-être le seul regret que je pourrais avoir. Aujourd’hui, pour tout le reste, je prends ça comme des étapes qui m’ont fait avancer. Je me répète souvent, « soit je gagne, soit j’apprends ».
Comment s’est passée ton arrivée à Holtzheim ?
J’étais venu voir un match de Souffel’ face au Havre et j’y avais croisé Fred Minet, un ami qui joue à Holtzheim. Nous avons discuté, il m’a demandé ce que j’avais prévu de faire l’année prochaine, etc… N’étant plus sous contrat, je lui ai précisé que j’étais ouvert à toutes propositions. Je connaissais déjà l’Alsace et Fred en a parlé à Patrice (Koenig) qui m’a ensuite fait part de son intérêt.
Ton avis sur cette saison ?
La saison est positive. C’était la troisième saison du club en Nationale 2 et là, on joue le haut du classement. Nous avons lâché quelques matchs que nous aurions pu gagner, mais c’est le basket. Nous nous battions pour les Playoffs même s’il aurait été difficile de les accrocher.
Globalement, cette saison répondait à tes attentes ?
Je ne connaissais pas trop le club avant, pour être honnête. Il continue de se développer, de se construire. Mais tous les gens y sont dévoués, nous sommes équipés comme il faut, idem pour les conditions de déplacements. Pour les objectifs, nous voulions faire la meilleure saison possible, finir dans le Top 5.
Et pour la suite de ta carrière ?
Pour ma part, je ne serai pas conservé par Holtzheim. J’ai encore quelques années devant moi pour jouer au basket, je suis encore motivé alors je reste ouvert à toutes possibilités. Pour l’instant je ne sais pas où je vais aller mais je souhaite encore performer quelques saisons.
Crédit photo : Florent Ott
Durant ta carrière, tu as également connu l’équipe nationale. Comment se sont passés les premiers contacts ?
Oui, j’ai joué pour la République Centrafricaine. Je suis né en France mais reste malgré tout attaché à mes racines. En grandissant, tu penses à jouer pour les Bleus mais après ma saison de champion à Vichy, en Pro B, l’équipe nationale de Centrafrique m’a approché. Je ne me rendais pas compte de l’importance que jouer pour son pays pouvait avoir là-bas ou auprès de ma famille.
Justement, qu’en retires-tu de cette expérience ?
J’étais émerveillé et ébloui par l’engouement et l’attente des gens. Quand je suis arrivé à l’aéroport, plus d’un millier de personnes nous attendaient à l’arrivée. Tout un pays était derrière nous, cela me remplissait de fierté. Lors de ma première sélection, entre six et sept mille personnes s’étaient réunies devant la salle, qui ne pouvait en contenir que cinq mille.
Tu as également entamé une carrière de coach sportif en parallèle du basket, peux-tu nous en dire plus ?
Avec mon agent, nous nous sommes posés la question après mon année à Tarbes : devons-nous rester dans l’attente des clubs ou alors entamer une formation qui me convienne pour la suite. J’étais aussi devenu papa depuis un an. Le club du Lyon SO, en N2, m’a alors contacté. Dans le package, il y avait la possibilité de suivre la formation de mon choix la seconde année. Pour cela, je voulais rester dans le sport et me suis orienté vers le métier de coach sportif. En plus, je me blesse la saison qui a suivie la fin de ma formation. Ce fut une bonne chose que j’obtienne mon diplôme, il me permettait d’avoir une alternative si le basket venait à s’arrêter.
Pour toi, quelle est pour l’instant la meilleure saison de ta carrière ?
Je dirais ma saison à Vichy où l’on finit champion de Pro B. J’étais le petit jeune à l’époque. Pour monter, il fallait gagner les Playoffs. Jean-Louis Borg était le coach, il était très pointilleux et au sein du groupe, il y avait une telle alchimie. Nous avons vécu une superbe saison.
Des souvenirs, Yannick en a accumulé. A bientôt 34 ans, il sait que le plus gros de sa carrière se trouve maintenant derrière lui. Pourtant, avec son expérience et son envie encore intacte d’être performant dans ce sport, il se donne encore la possibilité d’écrire quelques jolies pages.
Crédit photo : Vincent Wagner / Vogesia Holtzheim