La SIG Strasbourg dans une nouvelle dynamique
La saison sportive de la SIG Strasbourg s’est terminée en mars sur un dernier succès face à Chalon/Saône. Depuis, le club a démarré sa mue, en coulisses mais aussi sur le terrain où le socle de JFL (joueurs formés localement) semble se construire.
Vincent Collet parti, Ludovic Beyhurst ayant rejoint Limoges ou encore avec Lauriane Dolt et Nebojsa Bogavac qui ont eux aussi quitté le club, le banc et l’effectif de la SIG Strasbourg ne ressembleront plus beaucoup à celui des années précédentes. Un vrai virage a été entamé pour le club alsacien, qui espérera retrouver un peu plus de son lustre d’antan et surtout, s’éviter les nombreuses histoires extra-sportives ayant émaillé son quotidien sur les deux dernières saisons. Premier changement majeur, la nomination de Lassi Tuovi en tant qu’entraîneur principal. Jeune, motivé et avec une vision fraîche du basket, il portera à 33 ans une lourde tâche sur ses épaules. Pourtant, présent sur un banc depuis de nombreuses années (il a démarré en tant qu’assistant d’Henrik Dettmann en équipe nationale de Finlande voilà dix ans), Lassi a su se construire une solide expérience dans le basket international et les derniers matchs où il a pu diriger l’équipe strasbourgeoise ont laissé, plutôt, une belle image.
A ses côtés, il sera épaulé par Nicola Alberani, le nouveau directeur sportif. Un poste clé dans le sport d’aujourd’hui et qui semblait manquer ces dernières saisons. Homme fort, connaissant également bien le basket et dont le parcours rappelle quelque peu celui de son entraîneur. A 22 ans, il endossait le costume de directeur sportif à Forli, la ville où tout a commencé pour lui dans le basket. Puis, tout s’est accéléré avec Rome où il a connu l’Euroleague comme dirigeant puis Avellino avant que des problèmes financiers (le principal sponsor ayant lâché le club) ne viennent stopper l’élan de cette formation. Il sera le garant de la politique sportive et un véritable lien entre le staff, les joueurs et les dirigeants. Également agent durant sa carrière, son réseau sera un bel atout pour Strasbourg. Enfin, Franck Kuhn fait son retour au club en tant qu’assistant coach. Passé par Limoges, la Russie et l’équipe de France, il apportera toute son expérience au staff alsacien.
Désormais à la SIG Strasbourg, Nicola Alberani pourrait bien former le duo parfait avec Lassi Tuovi pour négocier au mieux l’avenir du club alsacien. D’ailleurs, un des points clés annoncés par ses soins sera de se baser sur des JFL.
Les joueurs formés localement, la base du projet
Sur le site officiel du club, Nicola Alberani évoquait : « Les JFL (Joueurs Formés Localement) tiennent une place importante dans notre stratégie. Ce sont eux qui créent le sentiment d’appartenance. Ils apportent plus que ce qu’on peut voir sur le terrain. Ils ont un rôle au-delà du jeu. C’est pour cela que nous voulons signer des joueurs français qui peuvent entrer dans ce processus et qui sont fiers de jouer pour Strasbourg* ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouveau duo n’a pas chômé. Toujours sous contrat, Essomé Miyem continuera de progresser et de s’aguerrir au sein de l’équipe. Il pourrait bien suivre les pas de Yannis Morin, première recrue officialisée à ce jour. Formé à Cholet, l’intérieur de 2m08 a déjà connu de nombreuses expériences dont les Etats-Unis, ayant joué avec le Blue d’Oklahoma City, franchise affiliée au Thunder d’Oklahoma City. L’an passé, il a sans doute réalisé sa meilleure saison avec 13,4 points, 7,3 rebonds et 16 d’évaluation en 25 minutes de moyenne. Agé de 26 ans, il a encore devant lui de belles années et l’avoir signé pour trois saisons semble être plutôt une bonne idée de la part des dirigeants alsaciens. Protecteur de cercle (1,2 contre / match, sixième meilleur joueur dans ce domaine en France l’an passé), il est également très bon au rebond (cinquième meilleur rebondeur du championnat). Avec son profil, il garde le potentiel pour rallier des écuries plus huppées à l’avenir et comme le coach Tuovi le précisait également sur le site officiel du club : « Je souhaite avoir des joueurs qui viennent à Strasbourg et qui, lorsqu’ils partiront dans deux ou trois ans, seront de meilleurs joueurs* ». Yannis Morin semble en tout cas bien cocher ce critère.
En Alsace, il devrait être accompagné de Jean-Baptiste Maille. A 26 ans également, le meneur arrive lui aussi du CCRB et cet axe 1-5 ayant déjà évolué ensemble, cela permettrait de produire des résultats plus rapides qu’habituellement, des automatismes étant déjà présents. Passé par la Pro B notamment (Le Portel, Fos et Rouen), sa première tentative pour rejoindre l’élite à Limoges en 2017 s’était soldée par une grave blessure, le privant des terrains pendant de longs mois. A Rouen, il a su rebondir. Réputé pour être un meneur avec de bonnes capacités défensives, il a progressé de l’autre côté du terrain : 9,7 points, 4,5 passes décisives et 4,9 rebonds. Sa chance dans l’élite arrivait un an plus tard au CCRB et le meneur relevait parfaitement le défi : 8,3 points et 6,8 passes décisives de moyenne. Pas un scoreur né, Jean-Baptiste Maille s’affirme aujourd’hui comme un meneur de qualité sachant parfaitement faire jouer et briller ses coéquipiers (il délivre en moyenne 0.26 passe décisive par minute jouée, meilleur ratio du championnat de France avec Zack Wright). Ses principaux axes de développement seront peut-être pour lui son shoot extérieur : 41% certes, mais avec 1,4 shoot de loin tenté seulement en moyenne, ainsi que ses pertes de balle (2,8 de moyenne par match).
Enfin, l’information est sortie ce matin sur Bebasket : Léopold Cavaliere, jeune capitaine de l’Elan Béarnais pourrait lui aussi rejoindre la SIG Strasbourg. A 24 ans, ce poste 4 pourrait bien être le prochain chouchou du Rhénus. Si son basket doit encore se peaufiner et gagner en finesse, il affiche de réelles capacités de leadership et d’esprit de combativité qui manquaient à la formation alsacienne ces dernières saisons.
(*) : propos recueillis sur sigstrabourg.fr
Crédit photo : Clément R.


