Chloé Westelynck, reconversion réussie
A 29 ans, Chloé Westelynck (ex SIG, Villeneuve d’Ascq ou Arras) s’est lancée avec brio dans sa nouvelle carrière. De joueuse professionnelle, elle est aujourd’hui passée de l’autre côté de la barrière et évolue dans le monde des médias, après avoir travaillé à l’Equipe ou chez SFR sport.
C’est en 2009, à la sortie du Centre Fédéral que Chloé rejoignait la SIG. Le club alsacien évoluait à cette époque en Nationale 1, devenue la Ligue 2 aujourd’hui, et venait de disputer un Final Four pour sa première saison dans l’antichambre de l’élite. Le projet alors présenté à la jeune ailière finissait par la convaincre de rallier l’Alsace pour démarrer sa carrière : « Lors de ma dernière année à l’INSEP, Crawford Palmer et Patrick Beesley nous aidaient à préparer notre sortie. Strasbourg s’était montré intéressé pour me faire venir. Le club venait de rejoindre la deuxième division et allait prendre part au Final Four après seulement une saison à ce niveau. Dans sa globalité, c’est ce projet qui me plaisait le plus ».
Son aventure en Alsace durait trois saisons, jusqu’en 2012. Un bel épisode sportif, même si les résultats ne suivaient pas forcément : « Même si la première année de la SIG en Ligue 2 s’est terminée au Final Four, les suivantes, nous étions plus une équipe de milieu de tableau. Il nous manquait peut-être un peu d’expérience pour rivaliser avec les meilleures équipes. Lors de ma deuxième saison, j’avais plus de responsabilités dans le jeu mais les résultats étaient toujours en dents de scie ». Dans le rayon meilleur souvenir, Chloé évoque un match de Coupe de France face à Bourges au Rhénus, bien que ce ne soit pas le volet sportif qui l’ait le plus marqué dans la capitale européenne : « Ce match face à Bourges était une expérience plutôt sympa même si je ne préfère pas évoquer le score final du match. Globalement, je vais retenir le positif de mon passage en Alsace. J’ai obtenu ma Licence STAPS également à cette époque et puis j’ai fait énormément de belles rencontres. Depuis deux étés d’ailleurs, je passe mes vacances avec mes amies rencontrées ici. On dit souvent que les gens qui arrivent ici, y restent, ou du moins gardent de très bons contacts. Pour ma part, je ne les oublie pas ».
Après avoir quitté l’Alsace, Chloé retrouvait son Nord natal. Un petit détour par Monceau en Belgique pour la saison en 2012-2013 et elle intégrait ensuite la Ligue Professionnelle : une saison à Villeneuve d’Ascq puis une saison à Arras avant de démarrer une nouvelle carrière dans le journalisme sportif.
De L’Equipe à la FIBA
Une toute nouvelle vie débutait alors pour elle. Le basket lui, était toujours présent mais à un degré moindre. Chloé s’engageait au Stade Français, alors en N2, et retournait sur les bancs de l’école : « J’ai toujours été intéressée par le monde du journalisme. Seulement, avec ma carrière de joueuse professionnelle, je n’ai pas eu le temps de passer les diplômes, voire même d’avoir les opportunités pour ». Naturellement, elle voyait son avenir toujours dans le sport et le basket en particulier : « J’aime le sport et les belles histoires et tout cela s’est fait naturellement. J’avais pour objectif après ma carrière de rester dans le milieu sportif. Là, en exerçant ma passion dans mon domaine de prédilection, je me sens telle une privilégiée. Je me lève le matin, je n’ai pas l’impression d’aller travailler. Bien sûr, c’est toutefois un métier très prenant et il y a des sacrifices à faire comme travailler le week-end ».
Ce revers de la médaille, Chloé s’en accommode pourtant bien. Elle profite également de son vécu personnel pour apporter un côté toujours plus professionnel à ses différents projets : « Le métier de journaliste est une profession où le contact est très important. Quand tu parles à des sportifs et qu’ils ont conscience que tu as été du même côté, que tu as pu vivre certaines joies ou galères qu’eux aussi ont pu traverser, peut-être qu’ils se sentent plus en confiance et se libèrent aussi plus pour parler. En tout cas, moi ça m’aide et j’essaie d’être plus pertinente dans mes sujets ».
Aujourd’hui à Madrid, Chloé travaille auprès de FIBA média, une équipe chargée de couvrir les compétitions internationales de la FIBA. Un poste varié et prenant qu’elle a rejoint il y a quelques mois après des passages à l’Equipe, SFR Sport ou encore DAZN (le Netflix du Sport) à Leeds : « Mon métier se repose principalement sur les compétitions de basket. Quand j’ai de la chance, je peux voyager comme aller en Chine pour la Coupe du Monde ou encore à Ostende pour un TQO féminin. Sinon, le reste de l’année, nous proposons des contenus autour des compétitions FIBA, comme des Top 5, des Highlights ou encore des documentaires ».
Avec encore un peu de temps pour rejouer au basket à côté ? « En Angleterre, tu peux laisser tomber. Mais depuis le mois de janvier, j’avais retrouvé les terrains ici à Madrid. Ça me démangeait trop. Je m’entraînais avec une équipe de troisième division, nous avions même l’ambition de monter mais la saison est au point mort là ».
Surtout, elle continue de garder un œil avisé sur le championnat féminin en France : « Le championnat se densifie et la Ligue 2 se professionnalise vraiment. Pour la ligue, je pense que nous avons peut-être la meilleure d’Europe. Il suffit d’observer les joueuses qui arrivent chaque saison. L’ASVEL devient une belle locomotive mais il y a trois ou quatre équipes qui continuent à être dans le haut du classement depuis quelques saisons. Le basket féminin français évolue vraiment dans le bon sens ».
Chloé avoue enfin « avoir hâte de retrouver une vie normale ». Et quand cette phrase signifie en partie retrouver ses passions, on ne peut que la comprendre.
Crédit photo : Emmanuel Roussel


