Noé Schott, made in BCGO
On ne compte plus les saisons que Noé Schott (23 ans) a passé au BCGO. Une vraie histoire s’est créée entre les deux depuis les équipes de jeunes. Aujourd’hui à Rueil, en Nationale 1, il revient sur son parcours, naturellement très vert.
C’est en petit garçon que Noé a récité ses premières gammes au BCGO. Au sein du club niché dans le Nord de l’Alsace et aujourd’hui en Pro B, il a porté les maillots de toutes les catégories, jusqu’à celui de la deuxième division française : « C’est vrai, j’ai joué dans toutes les équipes à Gries, sauf les vétérans. Heureusement à mon âge. Même en séniors, j’ai joué au second niveau régional, en Nationale 3 et en Pro B ». Véritable école de vie, toutes ces années ont participé à la formation du jeune garçon, aussi bien sur les terrains qu’en dehors : « J’ai appris que rien n’est jamais acquis ou gagné d’avance, qu’il fallait toujours se battre et j’ai fait en sorte que toutes les choses qui m’arrivent fassent suite à mon travail ».
Il y a quelques années, le BCGO évoluait en Nationale 2. Un très bon niveau déjà pour ce « petit » village où le basket règne presque en maître. C’est donc aux rencontres du quatrième niveau français que Noé assistait avec ses parents et c’est là qu’il se rêvait à jouer quelques années plus tard : « Quand tu aimes le sport que tu fais, tu rêves de devenir joueur professionnel. D’avoir pu le faire cela me rend déjà très fier alors à Gries, encore plus. Plus jeune, j’allais à la salle les samedis soir et je m’imaginais à la place des joueurs. Quelques années plus tard, tu les vois t’entraîner ou tu prends part aux séances avec eux. Et être un jour à leur place, c’est encore mieux ».
Finalement, Noé a réussi son pari. Entre la nationale 3 et la Pro B, il aura tout connu : des montées, des joies, des saisons plus compliquées sportivement et certaines sans vraiment de temps de jeu. C’était le cas l’an dernier notamment. Prenant part à douze rencontres pour … treize minutes au total, Noé ne se focalise pas sur ses statistiques où les longues minutes assis sur le banc, mais plutôt sur tout ce que ce passage dans le monde professionnel lui a apporté : « Cette saison a été un apprentissage du monde professionnel et de ces enjeux. J’ai aussi changé dans ma façon de m’entraîner, de me comporter ou de prendre soin de mon corps qui reste mon outil de travail. D’un point de vue basket, j’ai partagé mon temps avec des joueurs qui ont un vrai vécu à ce niveau, ils ont pu m’apprendre des choses. Idem pour le staff, chacun à sa vision du basket et j’ai essayé d’en tirer un maximum de choses. C’était un réel plaisir de passer une année avec eux, j’en suis sorti grandi même si je n’ai pas beaucoup joué. Les séances individuelles également m’ont fait progresser, et je remercie Max (Maxime Bureau) et Zo’ (Julien Zoa) car des fois, je m’en doute qu’ils n’avaient peut-être pas envie (rires). Au final, je pense avoir progresser en travaillant beaucoup, mais aussi en observant et écoutant ».
Son premier vrai départ
A ce moment-là, Noé se doute pourtant que la suite se fera difficilement en Pro B. De par son âge (23 ans) et le règlement de la LNB (sans centre de formation, le club doit engager à minima quatre joueurs de moins de 23 ans sous peine d’amende), il savait que sa présence au sein de l’effectif découlait en partie de ses éléments. Son engagement et état d’esprit ont par contre toujours été parfaits et lui permettaient de vivre une nouvelle saison magique avec le BCGO, jusqu’en demi-finale des Playoffs. Ensuite, il serait temps pour lui de lancer véritablement sa carrière : « Lancer, pas relancer car même si j’ai connu beaucoup de choses à Gries, j’étais dans mon cocon. Je connaissais tout le monde et tout le monde me connaissait. Alors en partant, c’était une vraie inconnue pour moi ».
Pour suivre sa copine Virginie, ex-joueuse de la SIG et mutée en région parisienne pour des raisons professionnelles, Noé trouvait finalement sa place à Rueil, en Nationale 1. Un pari, comme il l’indique : « Sachant que je quittais le club, autant tout changer, de région, de club, de tout quoi. En arrivant sur place, j’ai contacté les différents clubs de la région et il restait une place à Rueil comme dixième homme. Un rôle un peu ingrat mais le coach avait été clair, sans me faire de fausses promesses. J’ai donc décidé de me lancer dans ce pari et de toute manière, je n’avais d’autres opportunités ».
Une saison mitigée
6 minutes pour 2,2 points de moyenne, ce qui confirme le côté compliqué de la saison : « Surtout individuellement oui, je n’ai pas beaucoup joué. J’ai quelques regrets car j’espérais pouvoir montrer plus. De part mon travail ou ma façon d’être, j’espérais avoir un peu plus de chances. Mais je me suis donné à fond et au final, c’était un pari et les données étaient claires dès le début. Malgré tout, j’ai encore une fois beaucoup appris ».
Son retour en Nationale 1 lui a sans doute rappelé de bons souvenirs (il a fini champion avec Gries en 2018) et lui a permis d’expérimenter la nouvelle « version » de ce championnat : « Mon avis sur cette nouvelle formule est mitigé. Positif car il y a plus d’équipes donc plus de matchs. Mais le niveau est très hétérogène. A Gries, je me souviens que la saison pouvait se jouer sur un ou deux matchs. Là, tu as des équipes qui à la moitié du championnat n’ont plus rien à jouer, notamment lors de la deuxième phase. Si tu n’es pas un gros armé pour monter ou une équipe en lutte pour le maintien, ta saison n’a plus vraiment de saveur lors de la deuxième phase ». A savoir si l’an prochain, nous reverrons Noé sous le maillot du RAC, rien n’est moins sur et lui se focalise sur des objectifs un peu différents : « J’ai envie de reprendre du plaisir. Me retrouver sur le terrain et jouer, c’est de cela dont j’ai le plus besoin ».
En parallèle, il suit des cours en Master pour préparer son CAPEPS et ainsi démarrer lui aussi une carrière de professeur d’EPS, comme sa copine. Alterner cours et entraînements lui a demandé une certaine organisation au départ et réservé des journées plutôt chargées. Si son avenir se situerait donc plutôt dans cette voie, beaucoup de ses souvenirs se situent eux à Gries, dont un en particulier : « L’année du titre en Nationale 1, quelle année. Elle reste mon meilleur souvenir. Que ce soit en termes de basket ou humain, tout était réuni pour que l’on réussisse cette année de folie. Je suis vraiment content d’avoir pu partager ces moments avec mes coéquipiers, avec qui on se répète d’ailleurs toujours qu’il sera difficile de retrouver une équipe et une saison où tout se passera aussi bien ».
Et quant à un retour à Gries ? « Sans hésiter. Gries fait partie de moi, c’est comme la famille ». Après tout, il lui reste encore le maillot vert des vétérans à enfiler.
Crédit photo : Stéphanie Hautenschild / BCGO
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