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Xavi Forcada : « Je savais que cette année serait différente de Gries »

Excellent dès son arrivée à Gries en 2017, Xavi Forcada a grimpé les échelons aussi vite que possible. En deux saisons à peine, il est passé de la Nationale 1 à la Jeep Elite. Aujourd’hui à Roanne où il a peu joué (11 minutes par match en moyenne), il va tenter de rebondir l’an prochain pour retrouver le niveau qui était le sien lorsqu’il évoluait au BCGO.

Avec le maillot griesois, le meneur catalan (31 ans) était tout simplement étincelant, au point d’être nommé dans le cinq majeur de la saison 2018-2019 de Pro B, après seulement un an à ce niveau. Une belle surprise pour un joueur issu de la formation espagnole à la réputation si technique et contrastant ainsi avec ce championnat français, reconnu pour son côté athlétique. Il concède pourtant aisément que sa dernière saison à Gries fut l’une de ses meilleures : « Je la classe clairement dans mon Top 3. Sur les quatre dernières saisons, je pense vraiment que j’évoluais à mon meilleur niveau ».

Le chef d’orchestre

Tel un chef d’orchestre, Xavi a mené les siens vers une année riche en émotions. Un maintien acquis très tôt dans la saison, une qualification pour les Playoffs et une demi-finale accrochée face à Rouen où la décision s’est jouée à très peu de choses. Logiquement, Xavi s’est fait un nom et ses performances sont loin d’être passées inaperçues : « Finalement, je n’éprouve pas de regrets par rapport à la saison précédente. Nous avions le plus petit budget de la ligue alors arriver en demi-finale c’est déjà une très belle surprise. C’est dommage pour la finale, mais notre parcours a déjà rendu tout le monde très fier. Pour ma part, MVP, pas MVP, ça n’a pas trop d’importance. Sans les bons résultats de l’équipe, je n’aurais pas été nommé dans le 5 majeur de la saison donc je dois beaucoup à l’équipe ».

Tous les feux étaient au vert et durant le printemps, Xavi franchissait encore une nouvelle étape dans sa carrière : la Jeep Elite. Roanne, jeune promu, venait de se positionner pour enrôler le meneur en même temps que son jeune coéquipier Olivier Cortale. Une décision qui paraissait logique au vu des statistiques du joueur lors de son unique saison en Pro B : 14,5 points, 6,5 passes décisives et 16,8 d’évaluation de moyenne. Au-delà des chiffres, c’est son impact et sa capacité à rendre les autres meilleurs qui prédominaient. Et pour cela, sa relation avec son coach Ludovic Pouillart n’y était pas étrangère : « Quand je suis arrivé en France, rejoindre la Jeep Elite ne faisait pas partie de mes objectifs. J’ai signé en troisième division, c’était pour vivre de nouvelles expériences sportives et de vie. Au final, tout est allé très vite et j’en suis fier. Lorsque l’opportunité de monter encore d’un cran s’est présentée, je n’ai pas hésité. Je n’ai pas trouvé cette chance en Espagne alors en France, je ne voulais pas la laisser passer. C’est vrai que Ludo m’a beaucoup aidé pour en arriver là. Sa vision du jeu se rapproche beaucoup de la mienne. Il a tout fait pour que je m’épanouisse sur le terrain ».

Une année compliquée, pour ne pas dire plus

Pourtant, sa première aventure dans l’élite française ne se passait pas comme il l’aurait souhaité. Son temps de jeu fondait, tout comme ses statistiques. De 33 minutes, il se retrouvait à fouler les parquets qu’un peu plus de dix minutes cette saison, avec 2,9 points et 1,2 passe décisive de moyenne. Une situation compliquée à vivre et difficilement explicable, même pour lui : « Je savais que ce serait vraiment différent de Gries, mais pas à ce point. Dès le premier jour, tout s’est compliqué. En plus durant la saison, il y a eu beaucoup de changements d’entraîneurs et de joueurs. Moi, j’essayais de relativiser. Avec les nouveaux coachs (Maxime Boire a remplacé Laurent Pluvy avant d’être à son tour suppléé par Jean-Denys Choulet), je pensais pouvoir trouver un nouveau rôle mais non, ça n’a pas changé ».

Pour rebondir, Xavi a ensuite pensé à partir mais aucun point de chute ne lui a été trouvé : « J’ai eu l’option de retourner en Pro B, seulement je n’ai pu trouver une option satisfaisante, donc je suis resté à Roanne. J’ai encore un an de contrat et nous verrons bien pour la suite. De toute manière, avec la situation actuelle, ce sera compliqué pour de nombreux clubs. Certains vont être touchés et beaucoup de choses vont changer ».

A commencer par l’épilogue de cette saison, un dossier épineux mais sur lequel Xavi a malgré tout son avis : « Je considère qu’il faut s’arrêter. C’est vrai que c’est compliqué de définir un champion, les modalités de montées et descentes. En plus, pour nous joueurs, c’est une vraie galère, mais la santé reste le plus important. Jusqu’à ce qu’il y ait une solution des plus sûres, comme un vaccin par exemple, cela reste imprudent de nous faire jouer. Et jouer à huis clos, sans public, je ne vois pas vraiment l’intérêt. Nous jouons pour les supporters, le spectacle et sans eux, ça ne vaut pas le coup ».

Une envie claire de retrouver les parquets pour Xavi. Pour se faire plaisir et surtout en redonner comme il avait su le faire dans le Nord de l’Alsace.

Crédit photos : Lucas Ruch

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