Asier Zengotitabengoa, un basque à l’accent griesois

Arrivé au club il y a de cela trois saisons, Asier Zengotitabengoa (32 ans) a connu beaucoup de choses à Gries. Entre un titre historique en N1, une première saison folle en Pro B et une deuxième bien plus contrastée, il a accepté de revenir sur cette dernière et sur la suite de sa carrière.

Confinement oblige, les choses ont changé. Désormais, plutôt que de prendre le chemin de la Forest Arena, c’est dans son salon qu’Asier se maintient en forme. Une routine bien différente de ses habitudes même si en évoquant la situation actuelle, on se rend vite compte que là n’est pas le plus important : « Le basket me manque, c’est vrai, mais il y a tellement de choses plus graves en ce moment ». Pour rester malgré tout connecté avec sa discipline de prédilection, il s’astreint à un programme préparé par sa compagne, joueuse à la SIG : « Ma compagne Matea me prépare un jour des entraînements que l’on peut faire à domicile. Puis l’autre jour, je sors courir, tout en respectant les règles imposées par le gouvernement ». Et lorsqu’il ne s’agit pas de basket, il se consacre à sa deuxième passion, les marchés financiers : « Désormais, j’ai un peu plus de temps pour cela. J’ai obtenu mon Master en marché financier et gestion patrimoniale et je profite de mon temps libre pour m’y intéresser encore plus ». Puis, il y a la saison qui vient de se conclure. Une année « bizarre », comme la décrit le capitaine griesois. Des victoires à domicile pour débuter, tranchant avec l’enchaînement de défaites loin des bases alsaciennes. Et à compter de janvier, le total inverse avec des succès à Nantes et Evreux et des revers à domicile, comme ceux face à Poitiers ou Saint Quentin : « C’est vrai, nous n’étions pas réguliers. Pourtant, les entraînements étaient bons chaque semaine et ne pouvaient laisser penser à ce qui arrivait les week-ends. Et, à force d’enchaîner les défaites, cela engendrait un peu plus d’incertitudes, de doutes. Cette série est difficile à expliquer même si je pense que c’est grandement lié au mental et à notre manière d’aborder les matchs ».

Une pression peut-être liée à l’excellente saison que venait de réaliser le BCGO l’année d’avant, une demi-finale de Pro B à la clé ? « Il faut tout d’abord rappeler que Gries possède un des plus petits budgets de la Ligue. Nous savions que les attentes étaient encore là, et même nous les joueurs voulions faire encore mieux. Mais faire mieux que l’année passée était vraiment compliqué ».

A l’arrêt actuellement, le capitaine n’envisage d’ailleurs pas une reprise de la saison possible dans l’immédiat : « En tant que capitaine, je suis en contact quasi-quotidiennement avec le SNB (Syndicat National des Basketteurs). Ils nous ont déjà questionnés par rapport à tout ça et ont remonté nos réponses à la LNB. Je comprends parfaitement que financièrement, c’est là que se situe le vrai problème mais la décision n’est pas facile à prendre. Car même à partir de septembre ou octobre, rien ne peut confirmer qu’une reprise sera possible ».

Un vrai relais du coach

Une reprise qui devrait encore une fois se refaire sous les couleurs vertes, pour une quatrième saison de rang : « Il faut dire aussi que je me sens bien à Gries, dès le premier jour. Tout le monde, même en dehors du basket, est vraiment très accueillant. En plus, je peux désormais communiquer plus facilement comme mon français s’est réellement amélioré ces derniers mois ». Une situation qui devrait encore s’améliorer avec un heureux événement prévu pour dans quelques mois.

Originaire du Pays Basque, une terre de basket comme peut l’être Gries, Asier a évolué durant ses jeunes années en Espagne : à Barcelone ou Bilbao par exemple. De quoi apprendre parfaitement les fondamentaux de ce sport et ainsi coller avec l’identité de jeu que son coach, Ludovic Pouillart, souhaite mettre en place au BCGO : « On dit souvent que le joueur espagnol ne peut évoluer en France, car pas assez physique. Ludo m’a donné l’opportunité de jouer en France. Après, j’ai bien sûr du montrer que j’avais les capacités de rester ici. Mais je tenais à remercier Ludo pour cette chance qu’il m’a offert ». Un retour qu’Asier essaie aussi d’assurer envers son technicien, tout en respectant la relation entraîneur-joueur : « Depuis mes années à Barcelone et même tout petit, je joue dans cette identité que Ludovic essaie de transmettre à son équipe. Alors lorsqu’il nous consulte, on essaie d’améliorer, de donner nos idées ou d’apporter des détails sur lesquels le basket français ne s’appuyait pas avant. Mais nous faisons cela sans jamais transgresser notre rôle car nous sommes très respectueux du travail de Ludovic, qui a bien plus d’expériences que nous dans le rôle de coach ». En parallèle, Asier estime que depuis son arrivée à Gries, il a beaucoup progressé sur le plan physique : « Je me sens bien mieux qu’il y a quelques années. En plus, je trouve que j’ai amélioré mes qualités au rebond, défensif principalement ».

A 32 ans, depuis quelques jours, Asier se sent bien à Gries, au point d’espérer terminer sa carrière en France : « Je suis très content, comme je l’ai dit et j’espère bien finir ma carrière ici ». Un souhait que beaucoup de supporters du BCGO partagent.

Crédit photo : Florian Fischer

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