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Anthony Chognard, une saison pleine entre la SIG et l’analyse vidéo

Ayant vu son équipe première assurer son maintien en LF2, les Espoirs de la SIG ont elles livré une saison intéressante en NF3. Une satisfaction pour leur coach Anthony Chognard, passé par le BC Souffelweyersheim auparavant, qui jongle entre la gestion de son groupe d’espoirs et son poste d’assistant vidéo.

Terminer la saison sur une cinquième place est une belle performance pour les joueuses d’Anthony Chognard, qui plus est avec un effectif composé majoritairement de jeunes joueuses : « C’est le règlement qui nous l’impose. Etant un centre d’entraînement, nous avons l’obligation d’aligner 8 joueuses de moins de vingt ans et j’ai même fait jouer des filles plus jeunes », confirme Anthony. Destinée à être un réel réservoir pour l’équipe première évoluant en Ligue 2, l’équipe « réserve » de la SIG s’est montrée à la hauteur cette saison, non sans laisser une petite pointe de regrets à son coach : « C’est dommage que la saison s’arrête là, d’un point de vue sportif bien sûr. Nous étions sur une bonne dynamique, on progressait. Nous avions au moins battu une fois toutes les équipes derrière nous et sans avoir manqué quelques opportunités face aux équipes nous précédant (dont Furdenheim II et Wittenheim), la SIG aurait pu se mêler aux équipes de tête ». Malgré tout, les objectifs principaux, à savoir « rendre les filles compétitives pour leur permettre de s’entraîner voire d’intégrer et jouer avec l’équipe première » sont réussis.

Assisté par Steve Blanchong, Anthony représente une pierre importante de l’édifice de formation de la SIG féminine. Avec Yannis Lefrang, responsable du centre d’entraînement du club, ils cherchent à optimiser les forces en présence et à former un maximum de jeunes joueuses pour l’équipe première : « Au niveau du centre d’entraînement, nous n’intervenons pas dans le quotidien de l’équipe première. Il existe cependant une vraie symbiose entre les deux staffs puisque nos échanges sont fréquents. Nous conseillons sur les joueuses capables d’intégrer leurs entraînements et en retour, Fabien (Kaerlé) et Alain (Giss) nous informent sur leur intégration avec le groupe ».

Le recrutement se fait d’ailleurs plus sur les jeunes en procédant à un renouvellement par des tranches d’âges plus basses. Il est donc plus courant de voir débarquer de nouvelles U18, plutôt que des joueuses aguerries à la NF3, « De toute manière et au vu du règlement, il n’y aurait de la place que pour deux joueuses de ce type », ajoute l’entraîneur.

La vidéo, sa nouvelle arme

Nouvelle méthode souvent utilisée dans le recrutement notamment, la vidéo fait aujourd’hui de plus en plus son entrée au sein des staffs, professionnels ou non. Diplômé par la FFBB du DAVB (Diplôme d’assistant vidéo basket), lui permettant aujourd’hui d’assister un coach jusqu’en Jeep Elite, Anthony nous fait la présentation de cet outil, finalement pas si nouveau que ça, et son utilisation au sein de la SIG : « La vidéo est un réel outil pédagogique très intéressant, qui entre dans les mœurs au fur et à mesure. Même sur les catégories les plus jeunes, on y arrive et cela amène un autre regard sur la performance et l’analyse des matchs ».

D’un point de vue individuel et sur le public jeune, que côtoie quotidiennement Anthony, il permet d’améliorer les performances et d’aider le sportif à monter en gamme. Techniquement, tactiquement ou physiquement, son utilisation touche tous les domaines : « Elle nous permet de montrer et démontrer certaines choses, ce qui peut déboucher sur d’éventuelles adaptations des séances de travail ». Et quant à l’acceptation de ce nouvel outil, il peut demander un petit peu de temps : « C’est vrai que c’est bizarre de se voir jouer au départ, mais on y prend rapidement goût, surtout quand tu vois les résultats sur tes performances ».

Collectivement, Anthony en use également auprès de son équipe : « Bien sûr, pour faire du scouting de notre adversaire. Enfin, quand on arrive à avoir une vidéo, ce qui est souvent le plus compliqué. On essaie de déceler plusieurs petites choses pour mettre à mal l’adversaire. Mais pour notre niveau, c’est surtout pour les retours individuels et des analyses de nos prestations ».

Ce travail de l’ombre « où tu peux passer plusieurs heures à décortiquer ton adversaire et coupler tes informations avec des chiffres », il l’apprécie et l’intègre volontiers à son quotidien : « Je le faisais déjà lors de mon passage à Souffel’. Mes missions étaient même ciblées vidéo, pour matérialiser sur papier les forces et faiblesses de l’adversaire ».

Une aventure qui l’a mené jusqu’aux équipes nationales. En 2018, il prenait part à l’aventure de l’équipe de France féminine U15. Une expérience qu’il n’oublie pas et surtout, qu’il ne refuserait plus : « Cette année, il n’y a pas de compétition internationale mais j’étais dans une short-list pour reprendre part à une campagne internationale. En France, nous sommes une trentaine à avoir ce diplôme et je suis le seul en Alsace. Alors, tous les étés, la Fédération nous sollicite pour qu’on intègre un staff. Les campagnes sont longues en général donc cela nécessite d’être disponible sur une longue période mais clairement, cela ne se refuse pas ».

Que ce soit avec les Espoirs ou avec ses compétences d’analyste vidéo, Anthony s’est clairement tourné vers l’avenir.

Crédit photo : SIG Association

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